Victimes de compétition « déloyale » des géants
Des détaillants d’articles de plein air veulent ouvrir
Des détaillants d’ici d’articles de plein air demandent au gouvernement de pouvoir ouvrir « rapidement » leurs portes. Certains craignent de perdre des ventes au profit de géants comme Walmart et Canadian Tire.
À quelques semaines de la saison estivale, la direction des magasins SAIL et Sportium aimerait bien accueillir des clients dans ses 18 établissements.
Le président et chef de la direction, Norman Décarie, estime que la pause du Québec a privé son organisation de « dizaines de millions de dollars ».
Il digère mal, aujourd’hui, le fait que des détaillants ouverts puissent vendre des produits similaires à ceux de chez SAIL et Sportium, et ce, sans restriction.
« Le mot frustration est faible », répond l’homme d’affaires. « Je ne suis pas en guerre contre les grandes surfaces dans la mesure où elles offrent des produits essentiels. Là, elles peuvent vendre du matériel de camping et des vélos, alors que moi, je suis fermé. C’est simplement déloyal », déplore-t-il.
M. Décarie précise que ses succursales pourraient rouvrir avec des mesures de sécurité supplémentaires en « moins de trois jours ».
« Je peux comprendre que je ne suis pas un service essentiel. Toutefois, Canadian Tire ne vend pas plus de nourriture que moi. Costco, oui, mais pourquoi ne pas les limiter à vendre de la nourriture ? », demande-t-il.
Au cours des dernières semaines, le gouvernement du Québec a justement analysé la possibilité de fermer des sections de magasins à grande surface.
NOCIF POUR L’ÉCONOMIE
Du côté du détaillant La Cordée, dont l’organisation s’est placée sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité, en février, la direction espère aussi une reprise rapide des activités.
« C’est difficile de voir que le beau temps arrive et de ne pas pouvoir servir nos clients. Nous pourrions le faire de façon sécuritaire », assure la PDG, Emmanuelle Ouimet.
« De voir de grandes surfaces vendre leurs équipements, plutôt que d’encourager des entreprises locales, cela fait mal à l’économie. La Cordée, ce sont 350 employés qui ne peuvent pas travailler », poursuit-elle.
Chez le détaillant Latulippe, la direction répond au Journal que les points de vente sont prêts pour une ouverture. Elle attend le feu vert.
« JE PEUX COMPRENDRE QUE JE NE SUIS PAS UN SERVICE ESSENTIEL. TOUTEFOIS, CANADIAN TIRE NE VEND PAS PLUS DE NOURRITURE
QUE MOI. » – Norman Décarie, PDG de SAIL Plein Air