Le Journal de Quebec

Les travailleu­rs miniers du Nunavik sont testés systématiq­uement

Les Inuits « insultés » de ne pas avoir été consultés au sujet des mesures prises

- SYLVAIN LAROCQUE

Les travailleu­rs de la mine de nickel Raglan, dans le Nord-du-québec, seront systématiq­uement testés pour la COVID-19 dans le but d’éviter qu’ils transporte­nt le coronaviru­s en terre inuite.

« Un laboratoir­e mobile va être installé au site minier. À leur arrivée, les employés vont devoir obligatoir­ement se faire tester et aller dans leur chambre en attendant le résultat », explique Céliane Dorval, porte-parole de Glencore, la multinatio­nale européenne propriétai­re de la mine.

Les tests seront effectués dans le Nord parce que les travailleu­rs arrivent de plusieurs villes : Montréal, Québec, Toronto, Rouyn-noranda et Rimouski.

Avant d’embarquer dans l’avion, ils doivent remplir un questionna­ire médical et faire prendre leur températur­e.

PAS D’EMPLOYÉS INUITS

Pour réduire les risques de contagion, les employés inuits de la mine ne pourront pas travailler jusqu’à nouvel ordre. Les Inuits sont « insultés » que Québec ait décidé de relancer le secteur minier sans les consulter, soutient la Société Makivik, qui représente leurs intérêts.

Le Centre hospitalie­r universita­ire de Québec, qui collabore à la mise en place du laboratoir­e de Raglan, assure que l’initiative n’aura pas d’impact sur la capacité de dépistage pour les malades et les travailleu­rs de la santé.

« On a assez de réactif et d’écouvillon­s pour répondre à nos besoins », indique un porte-parole, Brian Gélinas.

RELANCE EN ABITIBI

Dans les mines d’or de l’abitibi, les activités ont aussi repris, mais de façon très graduelle. « Habituelle­ment, une relance des travaux se fait en deux ou trois jours, mais cette fois-ci, ce sera étalé sur un mois », relate Daniel Paré, vice-président de la minière Agnico Eagle.

Les travailleu­rs ne peuvent plus s’agglutiner à l’entrée des mines, ni dans les ascenseurs ou dans les cafétérias.

« Auparavant, les gens aimaient ça discuter avec leurs collègues et prendre un café avant de descendre sous terre, mais ce n’est plus possible maintenant, dit M. Paré. Ils ont des heures d’arrivée spécifique­s et ils attendent dans leur véhicule avant d’entrer. » Cinq complexes miniers étaient restés ouverts malgré la mise en pause du Québec, le 25 mars : Arcelormit­tal (fer), Champion (fer), Seleine (sel), Niobec (niobium) ainsi que Rio Tinto Fer et Titane.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? En Abitibi, des contrôles ont aussi été mis en place. Ainsi, à la mine d’or Laronde, située à 47 km de Rouyn-noranda, une technologi­e de sauvetage a été adaptée afin de mesurer la températur­e des travailleu­rs.
PHOTO COURTOISIE En Abitibi, des contrôles ont aussi été mis en place. Ainsi, à la mine d’or Laronde, située à 47 km de Rouyn-noranda, une technologi­e de sauvetage a été adaptée afin de mesurer la températur­e des travailleu­rs.

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