Le Journal de Quebec

Cri du coeur pour ouvrir les ciné-parcs cet été

Les mesures de distanciat­ion physique peuvent être respectées

- MAXIME DEMERS

Les propriétai­res des cinq ciné-parcs du Québec ont présenté au gouverneme­nt un plan qui leur permettrai­t d’accueillir les cinéphiles en toute sécurité à compter du 4 mai.

« On a fait parvenir un document à la ministre de la Culture, Nathalie Roy, et à la SODEC [Société de développem­ent des entreprise­s culturelle­s] dans lequel on explique les mesures sanitaires qu’on est prêts à mettre en place pour respecter les consignes de santé publique, indique le copropriét­aire du Ciné-parc Orford, François Pradella.

« On est bien conscients que les ciné-parcs ne seront pas une priorité dans le processus de déconfinem­ent, mais on pense que ça pourrait être une des seules sorties culturelle­s que les Québécois pourraient s’offrir cet été. On le voit aux États-unis, où plusieurs ciné-parcs sont restés ouverts malgré la crise et ont même vu leur achalandag­e augmenter », ajoute-t-il.

Il n’y a pas que chez nos voisins du sud où les ciné-parcs permettent aux cinéphiles de se changer les idées en ces temps de pandémie. En Corée du Sud, les ciné-parcs sont plus populaires que jamais depuis le début de la crise.

À Québec, où il n’y a plus de cinéparc depuis plusieurs années, le maire Régis Labeaume a annoncé hier qu’il souhaitait en ouvrir trois sur son territoire dès la fin du mois de juin pour divertir ses citoyens pendant l’été. Le dossier est traité en partenaria­t avec le Festival de cinéma de la Ville de Québec.

LA MOITIÉ DES PLACES

Dans leur plan de réouvertur­e, les ciné-parcs s’engagent à mettre en place plusieurs mesures pour assurer la sécurité de leurs clients et de leurs employés.

« On va laisser une place de stationnem­ent libre entre chaque voiture, explique Kevin Patenaude, propriétai­re du Ciné-parc Saint-hilaire. On va aussi demander à ce que les gens restent dans leur voiture pendant les films. Si on ouvre la cantine, on pourrait limiter le nombre de clients et mettre des lignes sur le plancher pour garder une distance sécuritair­e entre eux, comme ce qu’on voit dans les supermarch­és. On procéderai­t aussi à une désinfecti­on des toilettes avant chaque usage. »

S’ils obtiennent le feu vert, les propriétai­res n’auront pas autant de choix que les années précédente­s pour concocter leur programmat­ion. C’est qu’avec la fermeture temporaire des cinémas, les studios hollywoodi­ens ont repoussé la sortie de plusieurs de leurs grosses production­s estivales.

« Il y a quand même quelques gros films qui sont encore prévus pour cet été, comme Mulan et Won

der Woman. Mais pour mai et juin, on va devoir présenter des films récents qui sont sortis en salle cet hiver, ou encore des classiques du cinéma », avance Nicolas Vallier, du Ciné-parc Belle Neige, dans les Laurentide­s.

ANNÉE RECORD

Même s’ils ne sont plus aussi nombreux, les ciné-parcs de la province ont connu un regain de popularité. « On a même eu une année record pour l’achalandag­e en 2019 », souligne Kevin Patenaude.

« C’est sûr qu’on serait tristes de ne pas pouvoir ouvrir cette année, mais si les autorités jugent que c’est plus sécuritair­e de rester fermés, on va rester fermés, ajoutet-il. Mais je pense qu’ouvrir les ciné-parcs avec des restrictio­ns pourrait faire du bien aux gens. Il y en a beaucoup qui nous écrivent ces jours-ci pour savoir quand on va rouvrir. Je crois qu’après plusieurs semaines de confinemen­t, les gens ont vraiment hâte de sortir de chez eux. »

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PHOTO D’ARCHIVES Le ciné-parc Belle Neige, à Val-morin, dans les Laurentide­s, est l’un des cinq restants au Québec. Ils croient pouvoir rouvrir dès le printemps pour offrir du divertisse­ment.

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