Camille Estephan est prêt à foncer
« La chance ne sourit qu’à ceux qui sont préparés.» Camille Estephan citait hier cette phrase d’un père mariste qui lui enseignait au Liban quand il était enfant. Les Maristes étaient de bons enseignants, ils ont formé une grande quantité de nos meilleurs Québécois dans les années 1950 et 1960.
Estephan n’a pas oublié. Et il est prêt. Dès que le gouvernement Legault va desserrer un peu la poigne de fer qui nous enferme dans nos maisons, Eye of the Tiger Management (EOTTM) va lancer le bal dans le sport professionnel.
« On espère présenter un premier gala au début de juillet. S’il le faut, on va le faire à huis clos ou devant moins de 250 personnes, incluant les officiers de la Régie (des alcools, des courses et des jeux), les techniciens de la télévision et les journalistes », explique-t-il.
LE SECRET : PUNCHING GRACE
Camille Estephan est prêt à bondir pour plusieurs raisons. Si son gala est le premier événement professionnel au Québec, il va pouvoir compter sur une couverture médiatique extraordinaire. Les journaux, les radios, les télés, les blogueurs vont enfin avoir des histoires nouvelles à raconter. Parler de David Lemieux et de Steven Butler au lieu de Gaétan Hart et de Stéphane Ouellet, ça va faire du bien.
Mais surtout, il y a Punching Grace, sa chaîne de télévision qui compte maintenant trois ans d’existence. En fait, les effets de la distanciation sociale vont servir Camille Estephan.
« Quand on va relancer l’industrie, beaucoup de choses vont avoir changé. On va avoir besoin de tous nos boxeurs. Nous en avons 25 qui attendent de reprendre leur carrière. Mais nous allons avoir besoin de nouvelles sources de revenus puisque la planète sport aura changé. Golden Boy et Matchroom sont avec DAZN, Top Rank avec
ESPN ; à notre échelle, Punching Grace nous permet d’atteindre une clientèle qu’on retrouve même au Kazakhstan et en Russie. On a été chanceux d’investir dans la télévision il y a quelques années. Il est évident que les gens vont avoir pris l’habitude de rester à la maison à la reprise », de dire Estephan.
LA FORCE DE FACEBOOK
Estephan est un spécialiste de Facebook. La mise en marché de son entreprise de boxe est beaucoup concentrée sur Facebook. Pendant le confinement, ils sont trois ou quatre à oeuvrer sur le site D’EOTTM et de Punching Grace. Le taux de contact avec les fans est énorme. Seule Vidéotron fait mieux.
« Nous avons déjà huit combats assurés. Nos boxeurs sont suivis et sont prévenus qu’à la relance, ils n’auront droit qu’à des camps d’entraînement de quatre à six semaines. On va utiliser nos boxeurs, mais on va aussi brasser des affaires avec
Tyler Buxton, le propriétaire de United Promotions à Mississauga et Mel Lubovac à Edmonton. On pourra compter sur Dillon Carman ou Adam Braidwood chez les lourds. Il y aura des opportunités pour nos boxeurs, des ceintures à aller gagner. Je serais même prêt à offrir un combat à Mikael Zewsky, qui est joueur autonome, mais je ne pense pas qu’il accepte d’affronter un jeune tueur comme Sadriddin Akhmedov », de dire Estephan.
À HUIS CLOS
Mais tant que le gouvernement n’aura pas indiqué quelles seraient les grandes lignes de la libération des Québécois, les projets de Camille Estephan demeurent… des projets.
« Il y a encore une part de spéculation. Mais l’important, c’est d’être prêt. Dépendant des circonstances, on pourrait vendre 100 billets VIP en respectant la distanciation et le plafond que le gouvernement imposera probablement jusqu’à l’automne. J’ai déjà parlé à Michel Hamelin (de la RACJ). L’idée du presque huis clos est loin de me déplaire. C’est plutôt une chance de développer encore plus Punching Grace puisque les amateurs vont s’être ennuyés et qu’on va leur offrir une carte qu’ils ne voudront pas manquer », dit Estephan.
DANS LE CALEPIN | Le confrère Laurent Poulin, de Boxingtown, a proposé une dizaine de combats qui pourraient être présentés en juillet. Ce ne sont que des suggestions, mais elles sont intéressantes. J’y reviendrai demain.