Du hockey de ligue de garage
Les scénarios de la Ligue nationale de hockey font des bons bouts de remplissage à la télévision et donnent trois colonnes de hockey dans Le Journal.
J’espère que les partisans sincères du Canadien et les vrais amateurs de sports ne les prennent pas trop au sérieux.
Tout ça, c’est de la frime. Tous les efforts de Gary Bettman et de son staff de New York la confinée ne visent qu’une chose : présenter n’importe quoi, n’importe comment et à n’importe qui pour ne pas avoir à rembourser les grands réseaux de télévision et tous les commanditaires nationaux qui versent des dizaines de millions pour s’associer à la LNH.
En clair, Bettman veut remplir ses obligations, jouer les foutues parties et garder la porte du coffre-fort bien barrée. Je suis convaincu qu’il n’y a pas la moindre petite clause prévoyant que des matchs des séries de la Coupe Stanley pourraient être disputés à huis clos. Rien, nada, niet.
UNE LIGUE DE GARAGE
Vous savez comment ça s’appelle une ligue où les matchs sont disputés dans des arénas vides ? Une ligue de garage. Et j’ai assez couvert de matchs importants de hockey disputés dans des patinoires vides pour savoir que rien ne ressemble plus à du hockey de ligue de garage que du grand hockey disputé comme une ligue de garage.
Aux championnats du monde ou dans les titres de hockey féminin, on a tous vu du bon hockey rendu plate à mourir par l’écho des bancs vides et du son des tirs frappés qui résonnent au plafond.
Vous avez compris que Gary Bettman s’en fiche royalement. De toute façon, les joueurs ne sont pas payés pendant les séries éliminatoires.
C’est la ligue et les propriétaires qui empochent les profits. Les joueurs se crèvent au jeu à cause de l’ambiance, des foules délirantes et des villes qui deviennent chaudes et exubérantes avec leur équipe comme objet d’amour et de passion.
Plus d’ambiance, plus de villes passionnées, pas d’argent, qu’est-ce que les joueurs iraient faire là-dedans ?
LE RÈGNE DES CONSOMMATEURS
J’espère que Stéphane Quintal aura l’occasion de traduire certains passages du vaste sondage Léger et Léger commandé par TVA Sports. Y a une colonne qui annonce l’assassinat des organisations comme le Canadien qui ont abusé de leurs partisans sans même leur fournir de la qualité digne de ce qu’ils payaient. Un club perdant, un mépris total et absolu des fans et 383 $ le ticket pour voir un match des Maple Leafs au Centre Bell. Avec un seul ticket, tu payes trois jours de salaire à une préposée dans un CHSLD… et il lui reste assez d’argent pour son lunch. Un ticket.
La colonne ne sera pas compliquée à traduire : 7 % des amateurs n’auront pas peur de revenir au Centre Bell, 7 % vont être trop craintifs pour y retourner à brève échéance. Mais lisez tranquillement et réfléchissez à ce que vous lisez : 35 % y assisteraient si les billets étaient moins chers.
Le message est clair. Cette pandémie a changé la donne. En même pas six semaines, les gens ont été forcés d’acquérir une nouvelle vision de ce que sera leur vie après la deuxième ou la troisième vague du coronavirus. Trente-cinq pour cent retourneraient si les billets étaient moins chers. Si Geoff Molson ne médite pas sur ces données, il s’en va tout droit dans le mur. Tout Canadien soit-il.
J’ai passé la semaine à jaser avec des présidents d’entreprises et des vice-présidents marketing. Pas pour faire du name dropping. Mais pour comprendre comment ça se passe dans les hautes sphères des entreprises au Québec. Les départements des commandites et de la philanthropie subissent une véritable hémorragie. Des employés par milliers et des sous-traitants par centaines subissent les contrecoups de ces décisions. Les quelques milliers de dollars de Crédit social que verse Justin ne suffiront pas pour changer les mentalités de toutes ces victimes collatérales. Le choc a été trop violent. La peur est trop présente.
Les consommateurs vont redevenir les patrons. Va falloir les soigner, ne pas les étrangler et leur offrir des victoires. Sinon, ils vont rester à la maison.
C’est la révolution du coronavirus.