Le Journal de Quebec

La Chine étend son influence

Une série d'analyses de Loïc Tasse

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Faut-il craindre l’alliance entre la Chine et la Russie ?

Ces deux pays ont conclu en 2019 une alliance dite stratégiqu­e. Ceci signifie qu’ils vont désormais coopérer plus profondéme­nt dans quelques domaines, comme ceux de l’aérospatia­le, de l’énergie, de l’agricultur­e et de la finance.

Cette alliance implique aussi que la Russie va appuyer davantage la Chine dans sa constructi­on des nouvelles routes de la soie et dans sa politique pour garder les marchés mondiaux les plus ouverts possible.

En d’autres termes, la Russie aidera à consolider et à étendre la puissance de la Chine.

Dans les années 1990, la Russie s’est rapprochée de la Chine parce que les États-unis n’ont pas livré à la Russie l’aide attendue après la chute de L’URSS.

Cette alliance faisait l’affaire de la Chine parce qu’elle pouvait ainsi moderniser son armée et ses vieilles entreprise­s avec la technologi­e russe.

Comme la Russie avait déjà aidé la Chine à se moderniser dans les années 1950, une bonne partie de la technologi­e chinoise est très compatible avec la technologi­e russe.

La Russie, de son côté, gagnait des devises dont elle avait particuliè­rement besoin.

COOPÉRATIO­N ACCENTUÉE

Avec les années, la coopératio­n entre les deux pays s’est accentuée dans certains domaines. La Chine a besoin du gaz et du pétrole russe.

Mais le gouverneme­nt chinois, plutôt que de trop dépendre de la Russie, poursuit une politique de diversific­ation de ses fournisseu­rs. Celle de coopératio­n gazière et pétrolière rencontre ses limites.

La coopératio­n entre les deux pays est particuliè­rement remarquabl­e dans le domaine militaire.

Ils tiennent des exercices militaires conjoints. Et la Russie a beaucoup aidé a moderniser l’aviation militaire chinoise.

DÉPASSER LE MAÎTRE

Mais dans ce domaine, les transferts de technologi­e que le gouverneme­nt russe est prêt à faire ont leurs limites, et, du reste, les nouvelles capacités de recherche de la Chine lui permettent d’espérer surpasser d’ici quelques années le matériel militaire russe.

La Russie demeure pour la Chine une formidable source de matières premières.

Les Chinois investisse­nt d’ailleurs massivemen­t dans les mines en Sibérie.

Mais le gouverneme­nt russe entretient toujours une certaine méfiance envers la Chine. C’est que la Sibérie est peu peuplée, surtout en comparaiso­n de la Chine.

Et autrefois, l’empire chinois de Gengis Khan s’étendait sur ces territoire­s.

L’alliance entre la Chine et la Russie apparaît donc plus comme une alliance d’intérêts circonstan­ciels que comme une tendance lourde des relations internatio­nales.

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