Les manèges resteront aux entrepôts
Le propriétaire de Beauce Carnaval s’attend à faire une croix sur la saison 2020
Symboles d’amusement et de rassemblement festif, les 51 manèges de Beauce Carnaval resteront peut-être entreposés jusqu’en 2021 au grand découragement de son propriétaire Jacques Vallée.
Aucune mesure spéciale ne semble possible lorsque l’objectif d’une l’entreprise est d’attirer les foules.
« On est un rassemblement. C’est malheureux, j’ai le plus beau métier du monde. J’amuse les gens. J’aime mieux qu’ils attrapent la magie que la COVID. Je ne peux dire aux gens de se tenir à deux mètres. Je vais essayer de trouver quelque chose pour garder mes principaux employés », a expliqué le patron en regardant ses équipements et ses nombreux camions immobilisés à SaintBenoît-labre, près de Saint-georges.
Beauce Carnaval sillonne les routes avec sa caravane depuis longtemps.
L’entreprise a été fondée en 1953 par Florian Vallée et sa conjointe qui ont rapidement organisé une première tournée à travers le Québec. En pleine pandémie, les fêtes foraines ne seront pas sur la liste des activités estivales cette année. Québec a demandé l’annulation de tous les festivals et événements publics sportifs et culturels jusqu’au 31 août.
PREMIER RENDEZ-VOUS
La saison 2020 devait d’ailleurs commencer cette fin de semaine à SaintGeorges, dans le stationnement de l’église de L’assomption. Les équipes devaient ensuite se scinder en deux pour une tournée à la fois au sud et au nord jusqu’en septembre.
« J’aimerais pouvoir organiser une grosse foire en septembre pendant trois semaines si jamais c’est possible. Après un certain temps, les gens vont dire “c’est assez!” » ajoute M. Vallée. Comme pour plusieurs autres, l’incertitude persiste et les revenus sont tombés à zéro.
« Le gouvernement fédéral peut m’envoyer 40 000 $. Juste l’hiver ici, c’est 100 000 $ par mois pour opérer et je ne suis pas ouvert. Il faut tout inspecter. Si mes camions ne sont pas plaqués et mes équipements ne sortent pas, ça pourrait faire un an et demi que rien n’a bougé en avril 2021. »
LONGUE ATTENTE
Après un arrêt aussi long, sa flotte de camions pourrait aussi devoir être inspectée par un mandataire de la SAAQ pour les immatriculer de nouveau. Des coûts s’ajouteront.
En attendant, Jacques Vallée se rend au travail chaque jour pour faire un peu de ménage et s’occuper l’esprit. Les conséquences d’un tel arrêt sont lourdes si la grande roue ne tourne pas. « On va attendre. Mais il y a des limites. Si j’attends deux ans, va falloir vendre des affaires. Il y a les 210 employés, mais aussi tous les organismes qui n’auront pas de revenus de location avec nous. »