Le Journal de Quebec

Soyons à la hauteur !

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Vous avez déjà vu des annonces de recherches cliniques dans les journaux ?

« Recherchon­s 35 hommes non-fumeurs âgés de 30 à 45 ans pour tester un médicament susceptibl­e de traiter la fibrose kystique. Les participan­ts seront payés 1400 $ pour un court séjour en clinique… »

Eh bien, le gouverneme­nt Legault vient d’en publier une.

« Recherchon­s huit millions de personnes pour participer à une vaste étude destinée à tester la réaction d’un virus au déconfinem­ent.

« En guise de dédommagem­ent, les participan­ts retenus pourront retourner au travail. »

UNE EXPÉRIENCE IMPORTANTE

Car c’est ça que nous nous apprêtons à faire.

Nous allons participer à une vaste recherche clinique médico-sociale. Une expérience hyper délicate, mais extrêmemen­t importante, qui se déroulera dans un laboratoir­e nommé Québec.

Mais pour que l’étude soit concluante, nous devons tous respecter des règles strictes : nous laver régulièrem­ent les mains, maintenir une distance minimale de deux mètres entre nous, éviter les rassemblem­ents, etc.

Et, si possible, porter un masque. Il suffit qu’un trop grand nombre de participan­ts dérogent à l’une ou l’autre de ces règles pour que l’étude capote.

Ça vous tente ?

OK, signez là.

L’étude commence le 4 mai. Et elle durera plusieurs mois.

Le gouverneme­nt du Québec vous remercie de participer à l’avancement de la science.

JOUER FESSIER

On l’a dit et redit : le déconfinem­ent est un pari risqué.

Les risques sont calculés, certes, le gouverneme­nt n’est pas fou, il ne nous enverra pas à l’abattoir, contrairem­ent à ce que disent certains syndicalis­tes enragés, mais ils sont là, ils existent bel et bien, on ne vous racontera pas d’histoire.

François Legault aurait pu jouer safe, comme on dit en langage populaire. Jouer fessier.

Porter des bretelles et une ceinture, et maintenir le confinemen­t encore quelques mois.

Il a décidé de parier.

De miser une grande partie de sa crédibilit­é et de son avenir politique sur le déconfinem­ent.

Il s’est dit : « Je crois au peuple québécois. Je crois en son sens du devoir et des responsabi­lités. Je sais qu’il saura relever ce défi. Je le sens. On est capables ! »

La balle est dans notre camp, les amis.

Le gouverneme­nt remet son sort et celui de la province entre NOS mains.

Ce n’est pas François Legault et son gouverneme­nt qui vont se retrouver au centre de la patinoire au cours de la prochaine période, c’est nous.

C’est nous qui avons la rondelle sur la palette.

Serons-nous à la hauteur ? Pourrons-nous résister aux sirènes du printemps et de l’été, et continuer de respecter les consignes de distanciat­ion sociale ?

Même si les enfants retournent à l’école ? Même si la constructi­on reprend ? Même si les commerces ouvrent leurs portes ?

Bref, même si la vie nous donnera la fausse impression de reprendre son cours normal ?

Saurons-nous garder la tête froide ?

RÉSISTER !

Je vous pose la question, et je me pose la question.

Ça va être dur, on ne se racontera pas d’histoire. On va avoir le goût de faire « comme avant », d’organiser des partys, de faire la fête.

Il faut résister.

Sinon (excusez mon langage), on va avoir un automne de marde.

François Legault a confiance en nous. Ne le décevons pas.

François Legault parie sur nous. Sur notre sens du devoir.

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