Les mots de Mme Guilbault
Geneviève Guilbault, 37 ans, également ministre de la Sécurité publique, en impose par son assurance, sa prestance, sa détermination, une aisance à s’exprimer et un contrôle sans effort pour défendre ses dossiers.
On peut penser que sa carrière politique la mènera encore plus loin, encore plus haut.
En tant que vice-première ministre, lorsqu’elle remplace le premier ministre Legault au point de presse, elle défend avec habileté et conviction les décisions prises par son chef.
Autrement dit, elle permet à ce dernier de prendre du repos sans s’inquiéter.
Mercredi, la vice-première ministre a encore une fois usé d’un vocabulaire irritant. Elle a parlé de la docilité et de l’obéissance des Québécois quant aux directives actuelles de l’état qui entravent leur liberté.
Cela a permis à tous ceux que crispent les sondages prouvant la popularité du gouvernement caquiste, qui atteint des hauteurs stratosphériques, de crier au scandale.
Un peu plus et on l’accusait d’être une émule des gouvernants autoritaires du monde.
GUERRE
Retournons au vocabulaire de la vice-première ministre qui s’est sentie obligée de préciser sa pensée concernant le mot « docile ». Or, partout à travers le monde, la pandémie est décrite comme une guerre.
Le président Macron, entre autres, n’a eu de cesse de le répéter. En d’autres termes, le vocabulaire militaire peut être employé.
Nous sommes tous réquisitionnés comme soldats par ceux qui nous gouvernent et qui imposent des contraintes qui forcément réduisent nos droits démocratiques.
Oui, nous sommes majoritairement dociles. Comme des soldats, nous nous laissons diriger et commander pour combattre individuellement et collectivement le virus mortel.
Nous nous battons pour vivre. Nous ne sommes plus en démocratie telle que nous l’avons connue. La désobéissance civile n’est plus acceptable.
Soyons conscients donc du péril en la demeure. Et de la nécessité de retrouver bientôt tous les attributs de la démocratie.
La vice-première ministre n’a pas à s’excuser. Sa faute est vénielle. Les réactions quasi violentes de certains journalistes et d’adversaires de la CAQ révèlent leur découragement devant l’adhésion populaire au gouvernement Legault.
Si celui-ci n’est pas emporté par un revirement tragique de la situation sanitaire, actuellement en voie de s’améliorer, on peut penser qu’il pourra gouverner au-delà de la crise sans que les oppositions puissent marquer des points.
OPPOSITION
Peut-on imaginer que le PLQ en dérive pourrait diriger un Québec à l’économie effondrée par des déficits ? Croit-on que Québec solidaire, à l’extrême gauche, serait en mesure de gérer économiquement le Québec ou que le Parti québécois diaphane pourrait prendre le relais ?
La crise actuelle nous révèle aussi les qualités de plusieurs ministres, que ce soit Pierre Fitzgibbon, Éric Girard, Jean-françois Roberge, Christian Dubé ou Simon Jolin-barrette.
Le Québec semble en meilleures mains que nombre de gouvernements au Canada, y compris celui dirigé par Justin Trudeau, trop « prudent » pour prendre des décisions, sauf lorsqu’il s’agit de jouer au père Noël.
L’avenir politique au Canada n’est pas rose. Les Québécois semblent les mieux servis par le gouvernement actuel et par un premier ministre modéré, mais audacieux.