Le Journal de Quebec

Des Québécois en voilier quittent les Bahamas

Des plaisancie­rs ont vu leur voyage chamboulé par la crise de la COVID-19

- NICOLAS SAILLANT

Une « flotte » d’amis plaisancie­rs qui se trouvait aux Bahamas quand la crise a éclaté a pris des directions bien différente­s, certains choisissan­t de rentrer au Québec tandis que d’autres sont confinés, bien au chaud, dans les archipels.

Au début du mois d’avril, alors que les règles de confinemen­t étaient de plus en plus strictes, « une flotte » de voiliers québécois qui se trouvait non loin de George Town dans les Bahamas a, à contrecoeu­r, mais devant l’incertitud­e grandissan­te, décidé de prendre des caps différents.

De ce nombre, Pierre-olivier ForestHivo­n a pris la route vers le Québec, en solitaire à bord du Voilier orange.

Déjà, lorsqu’il a quitté son ancrage le 8 avril, les règles étaient strictes et la flotte restait à distance.

LENTE REMONTÉE DE L’ATLANTIQUE

Celui qui avait déjà dans les plans de remonter au Québec a cependant décidé de partir plus tôt lorsqu’il a vu que l’ambassade américaine conseillai­t aux « cruisers » de rentrer tandis que les Bahamas « suggéraien­t fortement » de partir.

Pour le navigateur, laisser le bateau n’était pas vraiment un choix.

« On ne demande pas à un gouverneme­nt de venir nous chercher comme un bon père de famille », illustre Pierre-olivier.

Le skipper en solitaire est donc parti vers les côtes américaine­s et remonte tranquille­ment l’atlantique.

« L’été n’est pas encore arrivé et je ne veux pas naviguer au “frette” », explique le skipper qui était à Jacksonvil­le.

Celui qui raconte ses péripéties sur la chaîne Youtube le Voilier orange fait donc des escales pendant que ses amis restés aux Bahamas sont en « mode attente ».

QUARANTAIN­E AU CHAUD

C’est le cas d’anabelle Bilodeau et d’éloi Marco qui ont décidé de rester dans les Exhumas, un archipel des Bahamas.

Contrairem­ent à leur ami Pierre-olivier, le couple parti de Lévis en 2017 n’a pas de projet de retour. « Notre projet, il est sur le bateau », explique Éloi.

Ces derniers sont restés confinés un bon moment après le départ de leur ami jusqu’à ce qu’il soit nécessaire de se réapprovis­ionner en eau et en nourriture.

Le couple avoue à ce moment que « l’étau était au maximum » sur eux et que la situation a généré de « l’insécurité ».

« Est-ce qu’ils vont nous obliger à prendre des risques par rapport à la navigation », illustre Éloi pour expliquer la source de leur stress. Le couple ajoute cependant que les Bahamas se sont montrés conscients de la réalité des navigateur­s.

ANCRE JETÉE

Ceux-ci ont donc fait cinq heures de navigation, une quarantain­e de kilomètres, pour élire domicile dans les baies de la petite île de Staniel Cay.

« C’est un petit village avec toutes les facilités », explique Éloi.

Ceux-ci doivent mettre un masque pour faire leurs emplettes sur l’île, mais « les gens sont agréables », assure Anabelle.

S’ils se sont fait « des plans A, B, C et D » au cas où ils devraient partir, ils affirment que la situation est maintenant stable.

« Depuis une semaine, le discours a changé », ça nous dit que les règles n’empireront pas. « On attend que ça rouvre », dit-il.

Le couple s’amuse, confiné sur son bateau, en faisant des capsules sur sa chaîne Voilier les Copains en attendant que les règles s’assoupliss­ent.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Anabelle Bilodeau et Éloi Marco, qui ont quitté Lévis en 2017, ont jeté l’ancre près d’une île des Bahamas. En mortaise, Pierre-olivier Forest-hivon, qui se trouvait aussi aux Bahamas, a quant à lui mis le cap sur le Québec.
PHOTO COURTOISIE Anabelle Bilodeau et Éloi Marco, qui ont quitté Lévis en 2017, ont jeté l’ancre près d’une île des Bahamas. En mortaise, Pierre-olivier Forest-hivon, qui se trouvait aussi aux Bahamas, a quant à lui mis le cap sur le Québec.

Newspapers in French

Newspapers from Canada