Une fête du Travail sous le signe du confinement
Quelques manifestations, tantôt disciplinées, tantôt chaotiques, ont tout de même eu lieu dans le monde
LA HAVANE | (AFP) À défaut des traditionnels défilés, la fête du Travail a été en grande partie célébrée cette année aux fenêtres ou balcons, avec des « manifestations virtuelles » un peu partout sur le globe.
À Cuba, les façades de La Havane étaient pavoisées, les visages géants des guérilleros Ernesto Che Guevara et Camilo Cienfuegos toujours en place sur les immeubles de l’emblématique place de la Révolution, mais pas un travailleur le poing levé hier, là où ils sont habituellement près d’un million à la même date chaque année.
En France, pour la première fois depuis l’interdiction des manifestations durant les guerres d’indochine et d’algérie dans les années 1950 et 1960, il n’y a pas eu de rassemblements, au nom de la lutte contre la COVID-19, qui a fait plus de 230 000 morts dans le monde.
ARRESTATIONS
Au Portugal, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées hier dans plusieurs villes, en respectant une distanciation de plus de 3 mètres, notamment à Lisbonne, où plusieurs centaines de personnes ont agité des drapeaux aux cris de « union syndicale » et « la lutte continue ».
En Allemagne, les forces de l’ordre ont été déployées en grand nombre – 5000 policiers à Berlin – pour faire respecter l’interdiction de manifester à plus de 20 personnes qu’entendaient braver des mouvements d’ultragauche et d’extrême droite, ainsi que des conspirationnistes, farouchement opposés aux mesures de confinement.
Au Chili, où les rassemblements de plus de 50 personnes sont interdits, la Plaza Italia à Santiago, traditionnel lieu de protestation, a été envahie par des manifestants. La police a arrêté une soixantaine de personnes.
DISCIPLINÉS
En Grèce, où le gouvernement avait appelé à reporter toute manifestation au 9 mai, le syndicat PAME, affilié aux communistes, a néanmoins organisé un rassemblement devant le parlement, très discipliné : des centaines de manifestants ont respecté les distances d’un mètre matérialisées au sol, arborant souvent écharpes sur le visage ou masques.
Quelques centaines de manifestants ont également gardé leurs distances à Vienne pour réclamer la fin totale du confinement.
Ailleurs, la prudence et les célébrations alternatives restaient généralement de mise, avec des événements en ligne, comme au Danemark, en Finlande, en Suède, en Norvège, en Afrique du Nord...