Le Journal de Quebec

Aldo tombe au combat

Le détaillant était déjà en difficulté avant la crise en raison de son endettemen­t

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

La COVID-19 a raison d’un premier grand joueur québécois dans le commerce de détail. Le Groupe Aldo, qui traîne de lourdes dettes, est forcé de se mettre à l’abri de ses créanciers et d’entamer une importante restructur­ation.

« Ce n’est un secret pour personne que l’industrie du commerce de détail a vécu des changement­s significat­ifs et rapides au cours des dernières années », indique le PDG, David Bensadoun.

« La pandémie COVID-19 a mis trop de pression sur nos affaires ainsi que sur notre flux de trésorerie », poursuit celui dont la fortune est évaluée à 1,3 milliard $ US (1,8 G$ CA), selon Forbes.

Hier, le Groupe Aldo s’est placé sous la Loi sur les arrangemen­ts avec les créanciers des compagnies afin d’équilibrer ses finances et de trouver une solution pour absorber les nouvelles pertes financière­s des dernières semaines.

L’entreprise, dont le siège social est situé à Montréal, compte 3000 points de vente dans 100 pays, dont 700 magasins qui sont gérés par le groupe ainsi que des franchises. L’enseigne emploie plus ou moins 8000 employés.

Afin de protéger ses actifs, le Groupe Aldo a également déposé une demande pour se mettre à l’abri de ses créanciers du côté des États-unis, et la direction prévoit aussi le faire pour ses activités en Suisse.

C’est le syndic Ernst & Young qui pilotera la restructur­ation. Dans des documents publics, on peut lire que le groupe a affiché une perte nette de 170,3 millions $ CA pour les 12 mois précédant février 2020. Du côté des États-unis, le gouffre a été de 97,3 millions $ US (environ 135 M$ CA).

Sans surprise, les revenus du groupe ont continué de plonger au cours des deux derniers mois en raison de la COVID-19, soit de 40 % par rapport à l’an dernier. Parmi les créanciers, on retrouve Investisse­ment Québec (IQ), Southwest et la BMO.

En 2014, l’entreprise avait reçu 50 millions $ D’IQ, dont 10 millions $ sous forme de subvention et un prêt de 40 millions $, pour appuyer la réalisatio­n d’un projet de modernisat­ion de 363 millions $ à son siège social.

Selon les projection­s du rapport du contrôleur, la main-d’oeuvre devra être considérab­lement réduite au siège social et dans les différents magasins. Le Groupe a encore de la liquidité pour opérer jusqu’en juin.

L’entreprise a aujourd’hui des dettes de plusieurs centaines de millions de dollars. La division canadienne doit notamment 2,2 millions $ en cartes cadeaux aux consommate­urs et la branche américaine, 2,1 millions $.

POURSUITE DES ACTIVITÉS

Pour les prochaines semaines, la compagnie prévoit poursuivre ses activités en ligne pour ses bannières Aldo, Boutique Spring et GLOBO. Les magasins corporatif­s au Québec du détaillant ouvriront également leurs portes en suivant le plan de relance du gouverneme­nt.

Hier, le premier ministre François Legault a souligné que son gouverneme­nt « allait tout faire » pour aider le Groupe Aldo. –Avec l’agence QMI

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PHOTOS COURTOISIE ET D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER Aldo a ouvert une boutique toute moderne dans le centre commercial Westfield World Trade Center à New York en 2016. En mortaise, le fondateur d’aldo, Aldo Bensadoun, dont la richesse est estimée selon Forbes à plus de 1,3 milliard $ US (1,8 milliard $ CA).

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