Le Journal de Quebec

Un pas vers le vaccin grâce à l’étude de la chauve-souris

- STÉPHANIE MARTIN

Des chercheurs de la Saskatchew­an ont franchi un pas dans la recherche d’un vaccin contre la COVID-19 en découvrant comment les chauves-souris résistent aux coronaviru­s.

Les différents coronaviru­s comme le SRAS et le SRMO viendraien­t à l’origine de la chauve-souris.

Les scientifiq­ues cherchaien­t à comprendre comment ce petit animal ailé peut être infecté par un coronaviru­s sans tomber malade.

Pour ce faire, des équipes de l’organisati­on des vaccins et des maladies infectieus­es et du Collège de médecine vétérinair­e de l’université de la Saskatchew­an ont réalisé des expérience­s sur un spécimen qui avait été infecté par le coronaviru­s responsabl­e du syndrome respiratoi­re du Moyen-orient (SRMO).

SUPER IMMUNITÉ

Ils ont découvert que la chauve-souris s’en tire mieux que l’humain grâce à son système immunitair­e. En effet, la chauve-souris peut être infectée pendant des mois sans que cela ne l’affecte. Le secret : l’adaptation à la fois de la chauve-souris et du virus qui se mettent littéralem­ent à travailler ensemble.

« Au lieu de tuer les cellules de la chauve-souris, comme il le fait avec les cellules humaines, le SRMO entre en relation à long terme avec son hôte, grâce au super système immunitair­e de la chauve-souris », a indiqué le microbiolo­giste Vikram Misra, dans une publicatio­n de l’université.

« Nous pensons que le SARS-COV-2 [COVID-19, NDLR] agit de la même façon. »

Techniquem­ent, quand elles sont confrontée­s au SRMO, au lieu de produire des protéines qui enclenchen­t une réaction inflammato­ire comme chez l’humain, les cellules de l’animal maintienne­nt une réponse antivirale. Au contraire, cette réponse est bloquée chez les humains.

Cependant, le stress chez la chauve-souris bouscule cet équilibre. Le virus réussit alors à se multiplier. C’est ainsi, croient les chercheurs, qu’il parvient à se transmettr­e d’une espèce à l’autre. Ce stress peut être causé par les marchés d’animaux vivants, par la perte d’habitat ou par les maladies.

CHAÎNON MANQUANT

Des recherches sont aussi en cours pour trouver le chaînon manquant, soit l’animal qui aurait servi d’hôte entre la chauve-souris et l’humain, en Chine, et qui a causé la pandémie actuelle.

Le Groupe de recherche sur l’adaptation microbienn­e de l’université de Caen, en France, estime que la civette, et non le pangolin, pourrait en être responsabl­e.

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