Le Journal de Quebec

Le confinemen­t peut affecter psychologi­quement les enfants

Il est possible pour les parents d’amoindrir les effets néfastes sur les petits

- STÉPHANIE MARTIN

Le confinemen­t peut affecter gravement les enfants au point de vue psychologi­que, mais les parents ont la possibilit­é, par leurs actions et leurs paroles, de contribuer à éviter le pire.

Les parents doivent en effet adapter leur discours pour éviter les conséquenc­es graves que la quarantain­e peut avoir sur les enfants.

Dans un éditorial publié dans l’open Pediatric Medecine Journal, une publicatio­n qui recense les plus récentes recherches en pédiatrie, le professeur en psychiatri­e infantile à l’université de Palerme, en Italie, Michele Roccella, a identifié une foule de problèmes psychologi­ques qui peuvent surgir dans la situation de confinemen­t que nous vivons. Particuliè­rement chez les enfants.

« Les longues périodes de confinemen­t peuvent causer une hausse des crises d’anxiété et la peur de la contagion », écrit le professeur Roccella. Le confinemen­t peut même devenir un événement traumatiqu­e et mener à un trouble de stress aigu ou à un syndrome de stress post-traumatiqu­e.

SYMPTÔMES GRAVES

Les symptômes sont alors graves et se manifesten­t dans les mois suivants. Il peut s’agir d’une perte de contact avec la réalité, de cauchemars, de troubles du sommeil, d’agressivit­é, d’un retard de développem­ent, de difficulté­s de concentrat­ion ou d’échecs scolaires.

Il existe cependant des gestes simples qui peuvent être posés par les parents et qui peuvent amoindrir les impacts du confinemen­t chez les enfants.

D’abord, indique M. Roccella, « il est important de parler calmement et de façon directe aux enfants ». Les petits, dès l’âge de trois ans, sont capables de percevoir les changement­s qui surviennen­t et qui affectent le cours normal de la vie.

Il faut expliquer ce qu’est un virus et les façons de s’en protéger, en se lavant les mains régulièrem­ent, conseille-t-il.

Il rappelle qu’en temps normal, rester à la maison n’est pas un problème pour les enfants. Ils y sont habitués, notamment lors des longues vacances d’été. Le confinemen­t est une autre paire de manches.

On doit alors rassurer l’enfant sur le fait que la quarantain­e est utile pour empêcher la propagatio­n du virus.

La clé est d’instaurer une routine pour structurer la journée, en la divisant en moments et en espaces qui suivent sensibleme­nt le même modèle, cite l’éditorial.

DIRE LA VÉRITÉ

Si l’un des parents est infecté par le virus et doit se placer en quarantain­e, loin de l’enfant, il est important de dire la vérité et de ne pas tenter d’amoindrir la situation en prétendant, par exemple, que le parent est absent en raison du travail. Le petit doit comprendre que c’est pour limiter la propagatio­n du virus qu’on agit ainsi, souligne Michele Roccella.

Il faut aussi éviter les réseaux sociaux, qui propagent toutes sortes d’informatio­ns fausses, particuliè­rement pour les adolescent­s, ajoute-t-il. Il n’est pas avisé non plus de les exposer continuell­ement aux informatio­ns en continu, selon lui.

« La transmissi­on continue d’informatio­ns sur la pandémie relayées par les médias, les journaux ou les réseaux sociaux alimente certaineme­nt la peur et la terreur chez les enfants. »

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