Une PME offre des masques personnalisés 100 % local
L’entreprise 2ndskin de Québec a vu son univers d’affaires chamboulé
La COVID-19 a incité une PME de Québec spécialisée en impression sur textile à être encore plus créative avec ses masques originaux qui ont connu un succès instantané.
« Quand la COVID est arrivée, les deux bras m’en sont tombés à terre. On a été obligés de fermer l’usine », relate Rémy Vézina, président-directeur général de l’entreprise 2ndskin.
Il faut dire que la situation était loin d’être idéale. L’entreprise venait tout juste de faire l’acquisition d’un autre joueur dans le domaine, Id Pro, en plus de déménager dans une nouvelle usine de 17 000 pi2.
CHAÎNE D’ALIMENTATION
La pause a toutefois été de courte durée. L’obtention d’un contrat avec une chaîne d’alimentation pour l’impression de 12 000 chandails pour les employés, destinés à rappeler l’importance de la distanciation, a permis de relancer les activités de 2ndskin après seulement trois jours d’arrêt.
« Cette commande-là était pour le Québec. La chaîne nous a tellement trouvé rapides et efficaces qu’elle nous a rappelés la semaine suivante pour faire 35 000 chandails supplémentaires en anglais pour le reste du Canada. »
L’entreprise de Québec a toutefois vu lui filer entre les mains un contrat d’une autre chaîne d’alimentation pour 130 000 chandails.
LA CONCURRENCE DE TORONTO
« Sur la soumission, c’est nous qui avions le meilleur prix et le meilleur délai de livraison, mais on a perdu le contrat parce qu’ils ont décidé de faire affaire avec trois autres imprimeurs à Toronto pour encourager l’économie locale. »
« C’est la première fois qu’on perdait un contrat de cette envergure à cause de l’achat local. Oui, l’achat local peut être avantageux, mais dans ce cas-là, cela n’a pas joué en notre faveur », a-t-il poursuivi.
L’ensemble des imprimeurs ont par la suite été reconnus comme service essentiel par le gouvernement. Au début de la crise, cette reconnaissance était réservée uniquement aux imprimeurs de journaux.
« Le 20 avril, on a pu recommencer notre production régulière. On avait un certain volume de demandes. On a trouvé un fournisseur de masques québécois capable de nous alimenter. On utilise plusieurs techniques d’impression différentes. On peut imprimer une photo sur un masque en coton. »
Avec Marto Napoli, M. Vézina a créé le site tonmasque.ca pour les entreprises et les particuliers qui désirent s’en procurer. Les masques sont offerts en impression personnalisée ou selon des thèmes préétablis. Il y a les masques « Envoye à la maison », « J’ai survécu 2020 », « J’achète local », etc. Un masque à l’unité coûte 20 $.
UN SUCCÈS FOU
« Les entreprises peuvent commander en lots et le prix varie en conséquence. Le succès, c’est complètement fou. On est rendu au début juin pour les livraisons. On en vend des milliers par semaine. On a des clients qui commandent à coup de 5000 masques », a-t-il ajouté.
Près de 90 % des 42 employés sont de retour au travail, avec la reprise des activités, se réjouit le PDG.