Le Journal de Quebec

La livraison d’alcool réclamée pour les bars et microbrass­eries

- CATHERINE BOUCHARD

Des propriétai­res de bars et de microbrass­eries du Québec somment la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) d’assouplir sa loi sur les permis d’alcool, afin de leur permettre de faire la vente d’alcool pour emporter et en livraison, ce qui les aiderait à traverser la crise sanitaire.

Selon la loi actuelle, seuls les commerces qui ont un permis de restaurati­on ou d’épicerie peuvent procéder à la vente d’alcool pour emporter et en livraison. Ces obligation­s sont contraigna­ntes pour les propriétai­res de bars et de microbrass­eries qui, fermés depuis le 15 mars, font des pieds et des mains pour se garder la tête hors de l’eau.

Alex Caron, copropriét­aire de la microbrass­erie SNO, déplore que la RACJ ne propose aucune mesure d’assoupliss­ement, alors que l’on prie les citoyens d’acheter localement et de favoriser la livraison. L’équivalent de 12 000 pintes dort dans les cuves de sa microbrass­erie, des pertes qui pourraient avoisiner 50 000 $.

« La livraison, ça nous permettrai­t de faire revenir des employés au travail et ça nous aiderait à passer à travers la crise », fait-il valoir.

AVEC DE LA NOURRITURE

Le propriétai­re de la microbrass­erie le Corsaire, Martin Vaillancou­rt, abonde dans le même sens. Comme il possède un permis de restaurati­on, il peut livrer sa bière, mais uniquement si le client achète de la nourriture. « Ce n’est pas tout le monde qui veut manger. Parfois, les gens veulent juste nous encourager, et là, ils ne peuvent pas », déplore-t-il.

L’ontario, la Saskatchew­an et l’alberta ont revu leur politique, afin d’autoriser la livraison et la formule take-out aux commerçant­s durant la pandémie.

Me Joyce Tremblay, porte-parole à la RACJ, indique que la Régie n’est pas insensible à la situation.

« On a regardé la situation de près, mais pour l’instant, nous n’allons pas de l’avant. Ça prend une modificati­on législativ­e ou un décret, et au moment où l’on se parle, c’est la loi qui s’applique », laisse-t-elle tomber.

Une pétition à ce sujet circule présenteme­nt en ligne, sur le site de change.org.

 ?? PHOTO SIMON CLARK ?? L’équivalent de 12 000 pintes dort dans les cuves de la microbrass­erie SNO. Ici, le copropriét­aire de SNO, Daniel Lowing.
PHOTO SIMON CLARK L’équivalent de 12 000 pintes dort dans les cuves de la microbrass­erie SNO. Ici, le copropriét­aire de SNO, Daniel Lowing.

Newspapers in French

Newspapers from Canada