Le Journal de Quebec

Mortalité bien plus élevée au sein des minorités au Royaume-uni

Le risque pour les personnes noires de mourir de la COVID est 4,2 fois plus élevé

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LONDRES | (AFP) Les personnes noires, asiatiques ou d’autres minorités ethniques habitant au Royaume-uni ont bien plus de risque de mourir du nouveau coronaviru­s que la moyenne, selon deux études publiées hier, pointant notamment le rôle de facteurs socioécono­miques.

Selon une analyse menée par le Bureau national de statistiqu­es britanniqu­e (ONS), les hommes et femmes noirs sont respective­ment 4,2 fois et 4,3 fois plus susceptibl­es de mourir du virus que leurs compatriot­es blancs d’une même tranche d’âge.

En prenant en compte d’autres caractéris­tiques sociodémog­raphiques (compositio­n du ménage, antécédent­s médicaux, qualificat­ion profession­nelle, zone d’habitation, situation économique du foyer, etc.), le risque pour les personnes noires de mourir du virus reste tout de même 1,9 fois plus élevé que pour une personne blanche.

« Ces résultats indiquent que la différence de mortalité entre les groupes ethniques est en partie causée par un désavantag­e socioécono­mique, mais montrent qu’il reste un écart qu’on ne peut pour l’instant pas expliquer », estime L’ONS.

Plusieurs études avaient déjà montré cette tendance, révélée notamment dans les décès des personnels soignants, parmi lesquels figurent de nombreuses personnes issues de l’immigratio­n.

FACTEURS SOCIAUX

Une autre étude de l’university College London (UCL) confirme cette tendance, concluant que les minorités ethniques présentent deux à trois fois plus de risque de mourir du nouveau coronaviru­s que la moyenne.

« Ce travail montre que, loin de frapper de façon égalitaire, la COVID-19 est disproport­ionnelleme­nt plus mortelle » pour les minorités, a expliqué l’un des coauteurs, Delan Devakumar.

Il a jugé « essentiel de s’attaquer aux facteurs sociaux, économique­s et aux freins dans l’accès aux soins qui conduisent à ces morts injustes ».

Les chercheurs de l’université se sont concentrés sur les patients déclarés positifs au virus et décédés dans les hôpitaux anglais entre le 1er mars et le 21 avril, recensés par le service public de santé britanniqu­e (NHS).

L’analyse de ces données a montré que le risque de mourir du virus est « deux à trois fois plus élevé » pour les personnes noires, asiatiques ou d’autres minorités ethniques que pour l’ensemble de la population.

AUTRES COMMUNAUTÉ­S

Par exemple, une personne d’origine pakistanai­se a 3,29 fois plus de risque de mourir que la moyenne, soit un petit peu plus qu’une personne d’origine africaine (3,24 fois plus de risque).

Les communauté­s bangladais­es sont aussi très touchées (2,41 fois plus de risque), tout comme celles venues des Caraïbes (2,21 fois plus de risque). Les Indiens ont eux 1,7 fois plus de risque de mourir que la moyenne.

À l’inverse, les chercheurs ont constaté, en analysant les 16 271 décès recensés sur la période – pour lesquels les données sur l’ethnicité manquaient dans 10 % des cas –, que la population blanche avait moins de risque que la moyenne de mourir du COVID-19 en Angleterre.

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PHOTO AFP Un policier observe les interactio­ns entre les gens rassemblés sur la colline Primrose Hill, à Londres.

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