Snc-lavalin se couvre de ridicule
Une assemblée chaotique pour la firme d’ingénierie
Une assemblée in English only pendant un quart d’heure, un vote dont le résultat n’est pas dévoilé et une traduction simultanée défaillante : l’assemblée annuelle de Snc-lavalin s’est déroulée dans la confusion, hier.
En raison de la pandémie, l’assemblée annuelle du fleuron québécois avait lieu de façon virtuelle. Or, des pépins techniques ont ponctué l’ensemble de la rencontre.
« C’est la pire assemblée virtuelle que j’ai vue depuis le début de la pandémie », a commenté Willie Gagnon, porte-parole du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC).
Pendant les vingt premières minutes, les actionnaires francophones ont eu droit à de la musique classique pendant que les échanges se déroulaient normalement sur la bande sonore anglophone.
La traduction simultanée était bel et bien effectuée, mais elle n’était pas retransmise.
Puis les votes sur les diverses propositions – dont celle du MÉDAC portant sur le maintien du siège social de la compagnie au Québec – ont été tenus, mais les résultats n’ont pu être dévoilés, la ligne du président du conseil d’administration, Kevin Lynch, ayant cessé de fonctionner.
« La technologie n’est pas toujours à la hauteur pour ce genre d’événements. On s’excuse », a-t-il dit ensuite.
Le micro du PDG, Ian L. Edwards, a lui aussi cessé de fonctionner alors qu’il répondait à des questions.
LE FRANÇAIS ÉCOPE
Celles-ci ont toutes été posées en anglais plutôt que d’être lues dans la langue de leur auteur, a constaté Willie Gagnon.
« C’est pire que jamais pour le français chez Snc-lavalin. On ne comprend pas pourquoi c’est si difficile avec eux alors que dans d’autres compagnies canadiennes, il n’y a aucun problème », a soutenu le porte-parole de l’organisme voué à la défense des intérêts des épargnants et investisseurs.
Il y a « effectivement eu un problème technique avec notre fournisseur au début de la diffusion en français », a noté un porte-parole de SNC, Nicolas Ryan. Exceptionnellement, l’entreprise entend donc fournir une retranscription de la rencontre sur son site web « prochainement ».
Les résultats des divers votes ont été dévoilés hier en fin de journée.
SIÈGE SOCIAL
La résolution visant à forcer l’entreprise à conserver son siège social au Québec a été battue. Celle-ci a été appuyée par seulement 2 % des actionnaires.
La Caisse de dépôt et placement du Québec, principal actionnaire de SNC-LAvalin avec 19,9 % des actions, a donc voté contre. SNC faisait valoir qu’elle s’est déjà engagée à conserver son siège à Montréal jusqu’en 2024.
Enfin, la direction de l’entreprise montréalaise de génie a aussi refusé de répondre aux questions des médias, alors qu’en temps normal l’assemblée est toujours suivie d’une conférence de presse à laquelle participent le président du conseil et le PDG de la société, actuellement Ian L. Edwards.