Le Journal de Quebec

Snc-lavalin se couvre de ridicule

Une assemblée chaotique pour la firme d’ingénierie

- PHILIPPE ORFALI

Une assemblée in English only pendant un quart d’heure, un vote dont le résultat n’est pas dévoilé et une traduction simultanée défaillant­e : l’assemblée annuelle de Snc-lavalin s’est déroulée dans la confusion, hier.

En raison de la pandémie, l’assemblée annuelle du fleuron québécois avait lieu de façon virtuelle. Or, des pépins techniques ont ponctué l’ensemble de la rencontre.

« C’est la pire assemblée virtuelle que j’ai vue depuis le début de la pandémie », a commenté Willie Gagnon, porte-parole du Mouvement d’éducation et de défense des actionnair­es (MÉDAC).

Pendant les vingt premières minutes, les actionnair­es francophon­es ont eu droit à de la musique classique pendant que les échanges se déroulaien­t normalemen­t sur la bande sonore anglophone.

La traduction simultanée était bel et bien effectuée, mais elle n’était pas retransmis­e.

Puis les votes sur les diverses propositio­ns – dont celle du MÉDAC portant sur le maintien du siège social de la compagnie au Québec – ont été tenus, mais les résultats n’ont pu être dévoilés, la ligne du président du conseil d’administra­tion, Kevin Lynch, ayant cessé de fonctionne­r.

« La technologi­e n’est pas toujours à la hauteur pour ce genre d’événements. On s’excuse », a-t-il dit ensuite.

Le micro du PDG, Ian L. Edwards, a lui aussi cessé de fonctionne­r alors qu’il répondait à des questions.

LE FRANÇAIS ÉCOPE

Celles-ci ont toutes été posées en anglais plutôt que d’être lues dans la langue de leur auteur, a constaté Willie Gagnon.

« C’est pire que jamais pour le français chez Snc-lavalin. On ne comprend pas pourquoi c’est si difficile avec eux alors que dans d’autres compagnies canadienne­s, il n’y a aucun problème », a soutenu le porte-parole de l’organisme voué à la défense des intérêts des épargnants et investisse­urs.

Il y a « effectivem­ent eu un problème technique avec notre fournisseu­r au début de la diffusion en français », a noté un porte-parole de SNC, Nicolas Ryan. Exceptionn­ellement, l’entreprise entend donc fournir une retranscri­ption de la rencontre sur son site web « prochainem­ent ».

Les résultats des divers votes ont été dévoilés hier en fin de journée.

SIÈGE SOCIAL

La résolution visant à forcer l’entreprise à conserver son siège social au Québec a été battue. Celle-ci a été appuyée par seulement 2 % des actionnair­es.

La Caisse de dépôt et placement du Québec, principal actionnair­e de SNC-LAvalin avec 19,9 % des actions, a donc voté contre. SNC faisait valoir qu’elle s’est déjà engagée à conserver son siège à Montréal jusqu’en 2024.

Enfin, la direction de l’entreprise montréalai­se de génie a aussi refusé de répondre aux questions des médias, alors qu’en temps normal l’assemblée est toujours suivie d’une conférence de presse à laquelle participen­t le président du conseil et le PDG de la société, actuelleme­nt Ian L. Edwards.

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PHOTO D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER Le grand patron de Snc-lavalin, l’écossais Ian L. Edwards, lors de l’assemblée annuelle 2019 de la firme d’ingénierie.

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