Le Journal de Quebec

Psycho / Lecourrier

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Pourquoi tenir à la solitude quand elle nous pèse ?

Je suis un homme de 77 ans, bientôt 78, qui se sent interpellé par votre réponse ainsi que par la lettre de cette femme rongée par la solitude parue ce matin dans votre colonne. Je la comprends de déprimer ben raide. Elle qui a toujours préféré vivre en vase clos avec sa famille, elle a raison de se sentir esseulée maintenant que tous ses proches sont décédés et qu’elle n’a plus personne pour échanger. Même si toutes les avenues que vous lui avez proposées sont intéressan­tes, j’aimerais y ajouter les miennes.

Comme elle dit aimer « se réfugier dans les livres », pourquoi ne pas en écrire un ? Depuis ma retraite, je me suis adonné à l’écriture, et j’en suis à ma 34e oeuvre. Comme ma première Anges ter

restres, préfacée par Marc Hervieux et feu Jean Béliveau et dont tous les profits ont été versés à la Fondation Melio du Centre de réadaptati­on Marie-enfant affilié au CHU Sainte-justine, a connu un certain succès, ça m’a donné la piqûre de l’écriture.

Mon autre suggestion serait de s’adonner au BÉNÉVOLAT. Je suis moi-même bénévole tous les jeudis au Centre de réadaptati­on Marie-enfant. Je m’occupe des enfants handicapés, ce qui m’a justement permis d’écrire mon premier livre grâce à des témoignage­s de parents et de grands-parents, et au fait qu’avec mon épouse, j’ai eu un enfant lourdement handicapé, Emmanuel Kerba, qui a survécu 9 mois et demi en 1981.

De plus tous les vendredis, je berce des bébés prématurés au départemen­t de néonatalog­ie du CHU Sainte-justine. Je terminerai en signalant à cette dame que les coups durs et les épreuves font partie de la vie, mais qu’il y a des moyens de s’en sortir, même rendu à 78 ans.

Joseph Kerba

Cette femme, qui disait ne plus être capable de se réjouir comme auparavant d’un simple rayon de soleil, va certaineme­nt prendre en considérat­ion votre admirable parcours de vie. Merci d’avoir pris la peine de le partager avec nous.

Pourquoi le don d’organes est-il si peu populaire au Québec ?

On ne cesse d’inciter les gens à signer leur carte pour le don d’organes, mais les résultats sont toujours aussi décevants. Pourtant à chaque jour, il y aurait des vies à sauver. L’an dernier un député de l’opposition avait demandé au gouverneme­nt d’inverser le consenteme­nt pour le rendre automatiqu­e, à moins d’avis contraire signifié au Registre. Avec une telle méthode, on sauverait tellement plus de vies.

Jusqu’à maintenant notre ministre de la Santé semble dormir au gaz dans ce dossier. Le consenteme­nt inversé est pourtant chose faite au Nouveau-brunswick. Chez nous au Québec, l’humain songe, néglige et tarde, sans trop savoir pourquoi. Et finalement il oublie d’apposer son accord signé au dos de sa carte d’assurance maladie. Je ne crois pas en Dieu mais j’offre volontiers mon corps à qui en aurait besoin. Comment tous les chrétiens du Québec peuvent-ils aspirer au salut de leur âme, tout en acceptant que la vie d’un de leurs semblables puisse être gaspillée en raison de leur indifféren­ce ? Peut-être préfèrent-ils que leurs précieux corps soient enterrés intacts aux fins d’une quelconque réincarnat­ion ?

Roger Matteau

C’est vrai qu’ici nous sommes en retard sur certaines autres provinces quant à l’assoupliss­ement des règles entourant le don d’organes. Mais le problème est pas mal plus complexe que vous ne le laissez sous-entendre puisque les résistance­s perdurent. Ne serait-ce que dans l’absurdité du fait qu’en dépit de l’accord donné par une personne au don de ses organes et accolé sur sa carte d’assurance maladie, sa famille puisse encore s’y opposer.

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