Une nation qui tient bon
Comme un grand nombre de Québécois, j’ai regardé, dimanche soir, Une chance qu’on s’a. J’y ai retrouvé le Québec tel que je l’aime : solidaire, tricoté serré et accueillant pour tous ses enfants. Et vivant, rêvant et chantant en français.
Un Québec qui n’est pas parfait : dans la présente épreuve, nous avons pris conscience de certaines failles profondes de notre société. Ou du moins, nous avons cessé de faire semblant que nous ne les voyons pas. Je parle évidemment du traitement réservé aux aînés.
QUÉBEC
C’était le message de François Legault, hier, qui demeure, au coeur de la tempête, la figure de ralliement des Québécois. Malgré les mauvais jours, nous ne devons pas nous autoflageller.
La chanson, chez nous, est la forme la plus élevée de la littérature. C’est à travers elle que notre peuple se raconte. C’est là qu’on trouve nos vrais classiques.
Il y avait d’ailleurs quelque chose de magnifique à voir Gilles Vigneault reprendre Gens du pays avec Fred Pellerin, son fils spirituel.
De même, quand nos artistes se sont rassemblés autour de la chanson Une chance qu’on s’a de Jean-pierre Ferland, il y avait quelque chose de très émouvant, rejoignant le fond de l’âme québécoise. Et Céline, malgré son succès mondial, était là, fidèle aux siens.
Nous ne sommes pas que 8 millions d’individus. Nous sommes une nation formée par l’histoire, qui a gardé le souvenir de siècles difficiles, et qui se sait capable de survivre.
RÉSISTANCE
Depuis quatre siècles, nous poursuivons notre aventure en Amérique, aux marches de l’empire le plus puissant de notre temps. Nous tenons. Contre l’hiver. Contre de vieux adversaires qui nous traitent comme un résidu ethnique insignifiant. Contre la tentation de démissionner de notre propre culture. Et maintenant contre la pandémie.
Nous tenons et nous sommes encore là, dans notre pays nommé Québec, le seul que nous ayons vraiment.