L’isolement préventif aux frais des ambulanciers, dénonce le syndicat
Les employés de la Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec (CTAQ) qui doivent se faire tester pour la COVID-19 et qui ont à se placer en isolement préventif en attente du résultat sont forcés de le faire à leurs frais, dénonce le syndicat.
« C’est extrêmement étonnant », déplore Frédéric Maheux, président de l’association des travailleurs du préhospitalier (ATPH-CSN), qui affirme que la coopérative est la « seule au Québec » à agir de la sorte.
Depuis le début de la pandémie, les membres de la CTAQ qui ont subi un dépistage concernant la COVID-19 n’ont pu toucher de rémunération ni le jour du test ni les jours suivants pour l’attente du résultat. « On nous dit de les prendre en sans solde ou en congé personnel », affirme M. Maheux.
La pratique est jugée « dangereuse » par le syndicat, qui craint que certains membres hésitent à se faire tester ou continuent de travailler dans l’attente du diagnostic, question de ne pas écouler leur banque de congés. « Ailleurs, on paie les paramédics sans problème, on leur donne jusqu’à six jours de congés payés pour aller se faire tester », dénonce-t-il.
ARRÊTÉ MINISTÉRIEL
La situation est d’autant plus frustrante pour la CTAQ qu’un arrêté ministériel stipule depuis début avril que les travailleurs de la santé qui ne peuvent occuper leurs fonctions à cause de la COVID-19 doivent recevoir leur rémunération habituelle.
Pour le directeur des ressources humaines de la CTAQ, cet arrêté ne s’applique toutefois pas aux organisations ambulancières. « Nous, on n’a pas de financement du ministère pour ce qui est de l’indemnisation des personnes immunosupprimées ou en attente de tests pour la COVID. C’est complètement inéquitable », dénonce Jean-françois Dumas.
Prendre en charge cette portion de la rémunération coûterait environ 2 M$ cette année. « On n’a pas les reins assez solides pour assurer ces frais-là, si on n’a pas de financement public », soutient M. Dumas.
Le syndicat estime qu’une vingtaine des 500 paramédics de la CTAQ ont subi un test de dépistage depuis le 13 mars. M. Dumas parle plutôt d’une soixantaine.