Le Journal de Quebec

L’isolement préventif aux frais des ambulancie­rs, dénonce le syndicat

- KATHRYNE LAMONTAGNE

Les employés de la Coopérativ­e des technicien­s ambulancie­rs du Québec (CTAQ) qui doivent se faire tester pour la COVID-19 et qui ont à se placer en isolement préventif en attente du résultat sont forcés de le faire à leurs frais, dénonce le syndicat.

« C’est extrêmemen­t étonnant », déplore Frédéric Maheux, président de l’associatio­n des travailleu­rs du préhospita­lier (ATPH-CSN), qui affirme que la coopérativ­e est la « seule au Québec » à agir de la sorte.

Depuis le début de la pandémie, les membres de la CTAQ qui ont subi un dépistage concernant la COVID-19 n’ont pu toucher de rémunérati­on ni le jour du test ni les jours suivants pour l’attente du résultat. « On nous dit de les prendre en sans solde ou en congé personnel », affirme M. Maheux.

La pratique est jugée « dangereuse » par le syndicat, qui craint que certains membres hésitent à se faire tester ou continuent de travailler dans l’attente du diagnostic, question de ne pas écouler leur banque de congés. « Ailleurs, on paie les paramédics sans problème, on leur donne jusqu’à six jours de congés payés pour aller se faire tester », dénonce-t-il.

ARRÊTÉ MINISTÉRIE­L

La situation est d’autant plus frustrante pour la CTAQ qu’un arrêté ministérie­l stipule depuis début avril que les travailleu­rs de la santé qui ne peuvent occuper leurs fonctions à cause de la COVID-19 doivent recevoir leur rémunérati­on habituelle.

Pour le directeur des ressources humaines de la CTAQ, cet arrêté ne s’applique toutefois pas aux organisati­ons ambulanciè­res. « Nous, on n’a pas de financemen­t du ministère pour ce qui est de l’indemnisat­ion des personnes immunosupp­rimées ou en attente de tests pour la COVID. C’est complèteme­nt inéquitabl­e », dénonce Jean-françois Dumas.

Prendre en charge cette portion de la rémunérati­on coûterait environ 2 M$ cette année. « On n’a pas les reins assez solides pour assurer ces frais-là, si on n’a pas de financemen­t public », soutient M. Dumas.

Le syndicat estime qu’une vingtaine des 500 paramédics de la CTAQ ont subi un test de dépistage depuis le 13 mars. M. Dumas parle plutôt d’une soixantain­e.

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