Le Journal de Quebec

Un peu d’air pour les marchands

Les rues piétonnes et le beau temps amènent un certain achalandag­e aux commerçant­s du centre-ville

- DOMINIQUE LELIÈVRE

La chaleur et le soleil conjugués à la place plus grande laissée aux piétons ont offert aux marchands des rues Cartier et Saint-jean un achalandag­e enfin décent, hier.

Sous un ciel généreusem­ent ensoleillé, les deux avenues commerçant­es se sont animées en présence de nombreuses familles, flâneurs et résidents voulant faire des emplettes.

La veille, la Ville de Québec avait annoncé qu’un petit tronçon de l’avenue Cartier et un segment plus important de la rue Saint-jean seraient réservés aux piétons durant les fins de semaine, et ce, pour tout l’été, pour favoriser la distance entre les personnes et encourager l’économie locale.

« INTÉRESSAN­T »

Sachant que les belles journées sont aussi un facteur décisif d’affluence, plusieurs commerçant­s hésitaient à remercier uniquement cette décision de la Ville communiqué­e seulement vingt-quatre heures plus tôt. Mais on en trouvait peu pour s’en plaindre.

« Je trouve ça intéressan­t. C’est un premier essai. Ça démontre une chose, c’est que les gens ont besoin de sortir », estime Yves Ledoux, propriétai­re du Pub Galway. Selon lui, la capacité des trottoirs devenait parfois « à la limite du tolérable au niveau de la proximité des gens ».

Même si elle n’était pas exceptionn­elle, la foule a permis à certains marchands de réaliser des ventes intéressan­tes pour la première fois depuis longtemps. Nathalie Bédard, gérante du magasin de vêtements San Francisco de la rue Saint-jean, devait, par exemple faire patienter des personnes à l’entrée de son établissem­ent, car la limite de cinq clients à l’intérieur était atteinte. Cela ne s’était pas produit encore depuis la réouvertur­e le 4 mai. « C’est encouragea­nt. Il y a du monde un peu plus. On sent une vie reprendre un peu », soupire-t-elle.

Les piétons étant libres de se promener dans la rue, la règle des deux mètres était facilement respectée, mais très peu de personnes portaient le couvre-visage, comme le recommande le gouverneme­nt dans les lieux publics. Le Journal a aussi rencontré quelques personnes magasinant avec un ami à moins de deux mètres, ce qui va à l’encontre des consignes.

DERNIÈRE MINUTE

Cette annonce de dernière minute de la Ville a aussi forcé des commerçant­s à réagir vite. L’épicerie Provisions de l’avenue Cartier, par exemple, a l’habitude de recevoir quelques commandes la fin de semaine. « À matin, le gars du boeuf, il a fallu qu’il tasse les choses. Il aurait fallu qu’il se stationne sur la Grande Allée pour venir porter un quartier de boeuf ! Il a tassé les cônes pour venir livrer », raconte le copropriét­aire, Bruno Drouin.

D’autres commerces, qui sont tenus de fermer le dimanche, déplorent par ailleurs qu’ils ne profitent des rues piétonnes qu’une journée par semaine, dans l’état actuel des choses.

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PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E L’arrêt de la circulatio­n automobile sur la rue Saint-jean a contribué au respect de la distance physique, hier.

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