Plusieurs Québécois confinés se blessent en faisant du sport
Ils s’adonnent à de nouvelles activités physiques grâce notamment à internet
Des professionnels de la santé affirment avoir reçu de nombreux appels pour des blessures liées à la pratique de nouvelles activités physiques de Québécois en confinement.
« Les accidents de travail et les accidents de véhicule ont diminué de manière très significative, mais on a environ le même nombre d’évaluations qu’en temps normal », soutient Michaël Vachon, physiothérapeute chez Physioextra.
Pour poursuivre leurs activités et répondre à la demande qui ne diminue pas en pleine crise sanitaire, les cliniques Physioextra ont opté pour la téléconsultation. Les experts peuvent voir les patients en clinique seulement pour les urgences.
« Il y a beaucoup de gens qui ont été confinés longtemps et qui n’ont absolument rien fait pendant quelques semaines et qui se disent : “C’est assez, il faut recommencer à bouger” », explique M. Vachon.
Malgré de bonnes intentions, plusieurs font l’erreur de vouloir s’entraîner au-delà de leurs capacités.
« Ils vont trouver à peu près n’importe quoi sur Youtube et ils vont recommencer avec des niveaux qui ne sont pas toujours appropriés », observe-t-il.
Pour Christian Jobin, propriétaire de cinq cliniques Kinatex, lorsqu’il y a blessure, c’est qu’il y a eu exagération.
« Une blessure, c’est une surcharge. C’està-dire qu’on est allé au-delà de la capacité du corps, affirme-t-il. Le corps est une machine d’adaptation. Il faut lui donner le temps de s’adapter et de se reposer. »
ATTENTION AUX TUTORIELS
L’environnement dans lequel on pratique un sport peut jouer un rôle important.
« Pour la danse par exemple, dans un studio, les planchers sont peut-être plus adaptés, ce qui n’est pas nécessairement le cas à la maison », évoque M. Jobin, en faisant référence aux nombreux tutoriels disponibles en ligne.
Sans les déconseiller, le chiropraticien Robert David émet certaines réserves.
« Les vidéos que l’on trouve sur internet, ce n’est pas comme consulter un professionnel. Un professeur de yoga qui te regarde faire s’arrange pour ne pas que tu blesses », explique-t-il.
NOUVEAUX JOGGEURS
Il a aussi remarqué que les maux liés à la course sont les plus courants.
« Il y a un engouement parce que pendant des semaines, les gens étaient autorisés seulement à faire des marches ou à courir, dit M. David. On a rarement vu autant de coureurs dans les rues. C’est comme si les gens avaient pris leurs résolutions du Nouvel An en avril. »
Bien sûr, le beau temps amène chaque année son lot de coureurs mal en point, mais cette année, c’est différent.
« Normalement, à ce temps-ci de l’année, on va voir les coureurs habitués en clinique, ceux qui se préparent pour des marathons. Mais on voit apparaître plus de “néophytes”. On traite un plus grand éventail de coureurs », ajoute M. Jobin.