Le Journal de Quebec

Le cri du coeur des studios d’entraîneme­nt

Ces petites structures ont interpellé le gouverneme­nt

- STÉPHANE CADORETTE

Tandis qu’une portion des sports individuel­s d’extérieur vivront le déconfinem­ent demain et que les sports d’équipe font la queue pour présenter leurs plans respectifs, les studios d’entraîneme­nt privés lèvent aussi la main pour ne pas être oubliés dans la masse.

Un regroupeme­nt de près de 150 studios privés a été formé et, le 24 avril dernier, une demande a été transmise à la fois au ministre de l’économie et de l’innovation, Pierre Fitzgibbon, ainsi qu’au directeur national de la santé publique du Québec, Horacio Arruda.

Dans cette missive, le regroupeme­nt implore les autorités de leur permettre d’ouvrir à nouveau leurs portes.

L’objectif est aussi de distinguer studios d’entraîneme­nt privés et gymnases à grande surface.

Ces studios comportent des bases de membres plus petites, des espaces vastes, une moins grande densité de matériel et de l’entraîneme­nt sur accès réservé à l’avance.

Un tel contexte favorise les mesures requises de distanciat­ion sociale, selon le regroupeme­nt.

« On veut se démarquer des grandes chaînes, car aux yeux des autorités publiques, tous les gymnases peuvent être mis dans le même panier. De notre côté, on a le contrôle du volume dans un espace donné », a plaidé lors d’un entretien téléphoniq­ue le porte-parole Mathieu Dumontet, qui opère Crossfit Capop, à Montréal.

PLUSIEURS MESURES

Entre autres, les studios privés d’entraîneme­nt proposent de fermer l’accès aux vestiaires et douches. Ils demanderai­ent à leur clientèle d’arriver prête pour l’entraîneme­nt.

La prise de températur­e serait effectuée à l’arrivée au centre, ainsi que le nettoyage des mains. Aux heures, les surfaces communes seraient désinfecté­es.

« On suggère des mesures sanitaires encore plus élaborées que ce que les autorités recommande­nt parce que notre modèle d’entraîneme­nt le permet déjà. Rien ne nous empêcherai­t non plus de tenir des classes extérieure­s, même si ce n’est pas l’idéal », a assuré Mathieu Dumontet.

La direction de la Santé publique a bien pris connaissan­ce de la demande du regroupeme­nt. Il s’agit toutefois davantage d’un accusé-réception que d’une réponse quant à la suite des événements.

« La Santé publique reconnaît quand même que nous sommes une autre entité que les gymnases à grande surface et il y a aussi reconnaiss­ance de la valeur de notre plan de déconfinem­ent », estime le porte-parole du regroupeme­nt.

SITUATION PRÉCAIRE

Selon les statistiqu­es dont le regroupeme­nt dispose, selon différente­s données sur les centres d’entraîneme­nt de par le monde qui ont rouvert leurs portes, seulement 50 à 60 % de la clientèle habituelle sera de retour au déconfinem­ent. Il y a donc urgence d’agir.

« Nous sommes de petites entreprise­s, mais on ne demande pas d’argent au gouverneme­nt. On veut juste pouvoir opérer. On veut pouvoir avancer et mettre un plan en place. On ne pourra pas tenir indéfinime­nt.

« Pour les gens qui s’entraînent, ça va faire du bien au moral. C’est avec un système immunitair­e fort que tu passes à travers de ce virus », a souligné M. Dumontet.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Mathieu Dumontet, comme tous les autres propriétai­res de studios d’entraîneme­nt privés, piaffe d’impatience à l’idée de retrouver sa clientèle, comme sur cette photo tirée d’avant le confinemen­t.
PHOTO COURTOISIE Mathieu Dumontet, comme tous les autres propriétai­res de studios d’entraîneme­nt privés, piaffe d’impatience à l’idée de retrouver sa clientèle, comme sur cette photo tirée d’avant le confinemen­t.

Newspapers in French

Newspapers from Canada