Ida Natale, 86 ans, Montréal
Née en Italie durant l’entre-deux-guerres, Ida Prete est tombée amoureuse de son pays d’adoption, sans toutefois jamais oublier ses racines.
Celle qui a grandi dans un petit village du sud a rencontré son mari Mario Natale lorsqu’elle était enfant.
Ils se sont mariés et ont immigré à Montréal pendant l’expo 67 pour donner une vie meilleure à leur progéniture.
Mme Natale a appris le français et pouvait lire et converser avec aisance dans la langue de Molière.
La mère de deux enfants était d’ailleurs très protectrice et dédiée à l’éducation de ceux-ci, et se portait volontaire pour les accompagner dans toutes les sorties scolaires.
« Elle était à l’avant-garde pour une femme de sa génération. Son discours n’était pas : “Marie-toi et fais des enfants”, c’était “Va à l’école et décroche un bon emploi” », explique sa fille Giuliana Natale.
« Elle me disait : “Les filles, c’est bien, mais concentre-toi sur tes études” », ajoute en riant son fils Giovanni Natale.
Comme toute bonne « mama » italienne, elle était une cuisinière hors pair. « Personne ne peut se comparer à elle, affirme son fils. Elle cuisinait des lasagnes, des cannellonis, des pizzas maison, mais aussi du pâté chinois. Son pâté chinois était fantastique. »
« Elle disait toujours à nos amis : “Hey, as-tu mangé ? Tu as l’air mal nourri, laisse-moi te préparer quelque chose” », poursuit M. Natale.
L’aînée a été séparée de son mari des 57 dernières années il y a huit mois. Quand « son corps a cessé de suivre sa tête », elle a dû emménager à la résidence Angelica.
« Ma mère était une battante. Elle a survécu à un cancer du sein, à deux chirurgies des genoux et à une pneumonie qui a nécessité son intubation », note sa fille.
« Elle disait toujours : “Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir” », termine son fils.