Le Journal de Quebec

Propositio­n pour une relation de couple basée sur du solide

- LOUISE DESCHÂTELE­T T louise.deschatele­ts@quebecorme­dia. .co

Je ne suis pas jeune puisque j’approche de 90 ans, mais je vous lis quotidienn­ement. Même si vous touchez de nombreux sujets, on peut affirmer que votre fonds de commerce, ce sont les affaires de coeur. Et la plupart du temps, elles sont malheureus­es.

Comme j’ai trouvé des similitude­s dans les relations de couple malheureus­es qu’on vous expose, je pense avoir mis le doigt sur certaines causes dont je voudrais vous entretenir. Sachez que je ne parle pas à travers mon chapeau puisque j’ai vécu deux relations de couple heureuses au cours de ma vie.

La première qui a débuté alors que j’avais 20 ans et de laquelle j’ai eu 5 enfants. Et la deuxième à partir de l’âge de 60, soit deux ans après le décès de mon premier mari, laquelle a duré 20 ans, soit jusqu’au décès du deuxième à 80 ans. Je sais donc de quoi je parle, même si je ne suis experte en rien.

Depuis la folie des années 60 où tout le monde couchait avec tout le monde, on a mis un terme à la période des fréquentat­ions qui permettait à un gars et une fille de se connaître et de s’apprivoise­r avant de faire le grand saut dans la vie commune. Cette période préparatoi­re à la vie à deux nous permettait de nous connaître, avec nos défauts et nos qualités, et de voir si on avait des chances de bien aller ensemble. Quand on se mariait ensuite, ça nous aidait à durer ensemble malgré les intempérie­s du parcours.

Il y a aussi la grosse affaire de l’intimité corporelle dont il faut que je vous parle. Je sais que les hommes sont vites en affaire sur ce plan, mais la femme a le droit de dire non et de se préserver jusqu’à ce que la vie à deux se concrétise. Qui a dit qu’il fallait céder juste après deux rencontres ? Le minimum selon moi serait de six mois à un an. C’est juste comme ça qu’on sait si un homme tient vraiment à nous ou juste à notre corps.

Et ne vous laissez pas aller à penser Louise que je suis une punaise de sacristie, pas du tout.

J’ai toujours aimé la chose, mais je n’en ai jamais abusé. Mes cinq enfants ont été conçus dans l’amour et l’harmonie, même si comme tous les couples, on a eu nous aussi nos hauts et nos bas. Mais au final, on peut dire qu’on a été heureux.

Les jeunes d’aujourd’hui semblent oublier facilement que si le cerveau et le coeur ne sont pas arrimés, il y a peu de chances que la vie à deux aille loin. Surtout qu’ils ont la manie de se séparer au moindre problème. Et c’est pour ça qu’ils vont d’échec en échec. Sur ce, je vous laisse méditer à ma propositio­n. Une vieille heureuse qui voudrait aider

Ce qui me surprend c’est que votre lettre soit arrivée en même temps que celle d’un certain Martin qui vous rejoignait parfaiteme­nt. Votre propositio­n part d’un bon sentiment, je n’en doute pas, mais je me permettrai d’ébranler un peu vos certitudes comme on dit. Prendre le temps de se connaître avant de faire le grand saut dans l’inconnu d’une vie à deux est une excellente suggestion, mais est-ce vraiment une garantie de succès ensuite ? Permettez-moi d’en douter. Car avant d’avoir partagé un quotidien, deux personnes peuvent difficilem­ent savoir si elles sont compatible­s pour vivre dans un environnem­ent restreint.

Là où je vous rejoins parfaiteme­nt, c’est dans le manque de patience devant l’adversité et les écueils d’une vie à deux. Peut-être le confinemen­t de la crise de la COVID-19 va-t-il remédier à ça ? Chose certaine, comme il semble qu’on ne sera plus jamais pareil après cette crise, peut-être certaines de vos propositio­ns deviendron­t-elles à la mode ?

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