Le Journal de Quebec

L’aide autorisée malgré la COVID

- ANTOINE LACROIX

La pandémie n’a pas empêché des Québécois d’avoir recours à l’aide médicale à mourir, même si une pénurie de médicament­s a menacé la procédure.

« Je n’ai eu connaissan­ce d’aucun refus dû aux craintes avec le propofol [un anesthésiq­ue]. Ç’a passé très juste qu’il y ait un manque », a indiqué le Dr Michel Bureau, président de la Commission sur les soins de fin de vie.

Comparativ­ement à la même période l’année dernière, il y a même eu davantage de gens qui se sont tournés vers l’aide médicale à mourir (AMM).

Entre janvier et avril 2019, on dénombrait en moyenne 110 AMM par mois, contre une moyenne de 164 AMM pour la même période cette année.

Le Dr Bureau estime toutefois que la hausse observée aurait pu être encore plus importante s’il n’y avait pas eu la crise sanitaire.

L’EFFET CORONAVIRU­S

« Je présume que s’il n’y avait pas eu de COVID, il y aurait 10 % de plus de cas, explique-t-il. En avril l’an dernier, on parle de 118 cas D’AMM. Cette année, c’est 145. Sans COVID, le chiffre aurait probableme­nt été comme en janvier et février, soit 157 et 168 [cas]. »

Selon lui, ce 10 % peut être attribuabl­e aux Québécois qui auraient préféré attendre la fin de la pandémie avant de faire une demande.

« C’est peut-être ceux qui y pensent et qui ne sont pas sûrs [de vouloir faire une demande D’AMM] et qui se disent: “je vais attendre un peu, j’ai de la misère à rejoindre mon médecin” », estime-t-il, ajoutant toutefois que L’AMM est un « service essentiel ».

Le Dr Bureau aurait d’ailleurs pensé que la crise aurait eu « un frein beaucoup plus grand » sur l’aide médicale à mourir.

« Ça montre que c’est bien implanté dans la société. »

 ??  ?? « ON AVAIT DE LA PEINE.
MAIS EN MÊME TEMPS, ON TIENT À EUX ET ON NE VEUT PAS QU’ILS
SOUFFRENT. ILS NE SOUFFRENT
PLUS MAINTENANT, ÇA S’EST FAIT
TOUT EN DOUCEUR. »
– Serge Gendreau, fils de Thérèse Daigle
« ON AVAIT DE LA PEINE. MAIS EN MÊME TEMPS, ON TIENT À EUX ET ON NE VEUT PAS QU’ILS SOUFFRENT. ILS NE SOUFFRENT PLUS MAINTENANT, ÇA S’EST FAIT TOUT EN DOUCEUR. » – Serge Gendreau, fils de Thérèse Daigle

Newspapers in French

Newspapers from Canada