Les églises veulent rouvrir leurs portes
Un nouveau protocole a été établi notamment pour la communion
Les églises catholiques s’impatientent et se disent prêtes à rouvrir leurs portes aux croyants, alors que s’amorce le déconfinement dans la province.
« Mais c’est silence radio du côté du gouvernement », déplore Mgr Pierre Murray, secrétaire général de l’assemblée des évêques catholiques du Québec.
Il souligne qu’un nouveau protocole à suivre pour la reprise des cérémonies religieuses en temps de pandémie et pour limiter les risques de propagation du coronavirus a été acheminé à tous les diocèses et au gouvernement.
COMMUNION CHANGÉE
La communion serait notamment transformée à l’ère de la COVID-19.
Par exemple, des ministres masqués qui donnent l’hostie en silence et des allées à sens unique pour garder ses distances. Le rituel se fait aussi sans contact physique et avec du gel désinfectant à proximité.
« Je pense qu’on fait nos devoirs et on est prêts, mais il n’y a pas de dialogue », poursuit Mgr Murray, ajoutant ressentir l’impatience et la frustration autant chez les prêtres que chez les croyants.
DEUILS REPOUSSÉS
Ce dernier pense surtout aux milliers de Québécois qui ont perdu un proche ces dernières semaines et qui repoussent leur deuil dans l’attente de célébrer des funérailles.
« Quand on entend le gouvernement qui est préoccupé par la santé mentale des gens, je ne pense pas que ce soit bon de garder un deuil en dedans », dit-il.
Les églises ont demandé la permission d’accueillir de petits rassemblements sous de strictes conditions, de 10 personnes et moins par exemple, pour souligner le décès d’un être cher.
« Nos églises étant beaucoup plus grandes que les salons funéraires, la distanciation sociale n’est pas un problème », fait valoir Pierre Murray. Mais cette demande a été écartée.
Toutes les églises n’auraient pas à rouvrir d’un seul coup non plus, poursuit Mgr Murray.
« Nous sommes les derniers à vouloir devenir un foyer d’éclosion, mais il est tout à fait possible de créer des espaces sécuritaires pour le culte », assure-t-il.
Selon lui, il y a eu un manque de reconnaissance de l’état envers les chefs religieux et les croyants depuis le début de la crise.
Le secrétaire général souligne qu’autant les gens de confession chrétienne, juive ou musulmane ont dû renoncer à des fêtes importantes pour respecter le confinement.
Un merci aurait été apprécié, dit-il.