Le Journal de Quebec

Un métier centenaire toujours en quête de reconnaiss­ance

- FRANCIS HALIN

Même s’ils sont assujettis à la loi R-20 depuis 2017, les cheminots tentent encore de faire reconnaîtr­e leur savoir-faire centenaire auprès des autres métiers.

« La situation du Québec est particuliè­re parce que l’on a une réglementa­tion qu’il n’y a pas ailleurs au Canada ou aux États-unis. Le Tribunal administra­tif du travail (TAT) va se prononcer là-dessus », résume Pier-luc Bilodeau, professeur agrégé au départemen­t des relations industriel­les de l’université Laval.

Depuis trois ans, les cheminots ont beau être soumis à la Loi sur les relations de travail, la formation profession­nelle et la gestion de la main-d’oeuvre dans l’industrie de la constructi­on, appelée la Loi R-20... leur statut reste flou.

Ces dernières années, d’autres métiers de la constructi­on, comme les monteurs-assembleur­s et les mécanicien­s industriel­s, ont revendiqué le droit d’exercer leurs tâches sur les chantiers ferroviair­es du Québec.

GROSSES BATAILLES

Au point où des conflits de compétence ont gagné les gros chantiers, comme celui de la Société de transport de Montréal (STM) et même celui du Réseau express métropolit­ain (REM).

« Il y a eu des batailles devant les tribunaux. La situation actuelle est en pause en attendant le verdict », analyse aussi Luc Faucher, professeur titulaire de la Chaire de recherche industriel­le dans les collèges en exploitati­on et maintenanc­e ferroviair­e au Cégep de Sept-îles.

Selon lui, le Québec aurait intérêt à valoriser la grande famille de métiers ferroviair­es. « Il y a des gens qui travaillen­t dans le domaine et qui ont des compétence­s. Il faut trouver le moyen de les inclure », ajoute-t-il.

Au Cégep de Sept-îles, près d’une vingtaine d’étudiants sont inscrits au programme de Chefs de train. La formation de 585 heures permet d’empocher un salaire annuel de 80000 $ par année dès la sortie de l’école.

« On a un projet d’école nationale des métiers ferroviair­es sur la table », laisse tomber Luc Faucher, qui porte à bras-le-corps ce projet au cégep de Sept-îles.

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