Le Journal de Quebec

La vie parfaite n’existe pas

- LOUISE DESCHÂTELE­T T louise.deschatele­ts@quebecorme­dia. .co Un homme n’est jamais si grand que lorsqu’il est à genoux pour aider un enfant. – Pythagore

Je suis mariée avec le père de mes deux enfants depuis 22 ans. Nous sommes de milieu modeste, mais pas pauvre. La période d’enfermemen­t vécue à la fin de l’hiver et au début du printemps a plongé notre couple dans un profond malaise.

Ayant tous deux perdu nos emplois, on s’est retrouvés à la maison avec nos deux garçons. Les premiers temps, on a pris ça comme un congé imprévu et les choses allaient bien. Mais comme nos fils, s’entendent plus ou moins bien en temps normal, la promiscuit­é a provoqué des flammèches à plusieurs occasions.

Mon mari, qui a la mèche courte, avait beaucoup de mal à ne pas se mêler de leurs disputes, et plus souvent qu’autrement, il jetait de l’huile sur le feu. C’était la première fois que je me rendais compte du parti-pris qu’il avait envers notre plus vieux et du déni qu’il m’opposait quand je lui en faisais la remarque.

Cela s’ajoutant aux difficulté­s financière­s que nous vivions et qui créaient des dissension­s entre nous, ma patience fut mise à rude épreuve. Depuis que les choses reviennent graduellem­ent à la normale, je fais partie des chanceuses qui ont retrouvé leur travail, mais pas mon mari.

Au lieu d’apprécier le fait qu’au moins un salaire rentre dans la maison, c’est comme si j’étais devenue l’ennemi à abattre. Toutes les raisons sont bonnes pour m’obstiner, et si je ne veux pas qu’on en vienne aux insultes, je dois mettre fin à la discussion en me réfugiant dans une autre pièce.

Je ne reconnais plus mon mari. Et comme notre vie sexuelle est au point mort en plus, ça ne fait pas grand-chose à quoi me raccrocher pour trouver ma vie belle. Jamais je n’aurais pensé en arriver là. Pensez-vous que c’est parce que je ne le voyais pas tel qu’il était avant, que ce qui me déplaît chez lui me frappe tant que ça? Ou bien est-il possible que ce soit la perte de son emploi qui l’ait rendu comme ça?

Anonyme et perdue

La perte de son emploi y est certaineme­nt pour quelque chose. Mais ce que notre société a traversé au cours des derniers mois a certaineme­nt aussi joué un rôle. Au-delà du danger véhiculé par la COVID-19, les psychologu­es appréhenda­ient de nombreuses conséquenc­es négatives chez beaucoup de Québécois. L’état de votre mari en est peut-être une manifestat­ion. Je pense qu’il est urgent de commencer par renouer un dialogue qui semble désormais absent de votre relation basée sur la confrontat­ion. Allez-y en douceur, mais aussi avec une insistance propre à lui faire réaliser son état. Une aide thérapeuti­que que vous pourriez solliciter de votre CLSC serait certaineme­nt utile pour lui venir en aide.

Une idée de réflexion

J’ai 80 ans et j’en ai entendu des dictons dans ma vie. Celui qui me semble le plus absurde est celui-ci : « La mort fait partie de la vie ». Étant donné que nous vivons notre vie avec la certitude que nous finirons par mourir, ne serait-il pas plus juste de dire « La vie fait partie de la mort », puisque tout indique que l’être humain vit sa vie pour obtenir, une fois mort, une récompense dont il ne connaît pas la teneur ?

En conséquenc­e, peut-être devrions-nous penser à vivre notre vie en préparant notre graduation avec l’obtention d’un bon bulletin au moment de la mort ? Et pour avoir ce bon bulletin, c’est facile, on n’a qu’à faire les devoirs recommandé­s dans les dix commandeme­nts.

Un vieillard

En voulant faire passer un message empreint d’une religiosit­é trop évidente, vous vous méprenez sur les priorités. La vie ne peut faire partie de la mort puisqu’elle vient en premier. Il y a quatre étapes dans l’existence : la gestation (quand on est dans le ventre de notre mère), la naissance, la vie et finalement la mort.

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