Le Journal de Quebec

Femmage aux femmes

Je voudrais ici rendre femmage à Valérie Plante. Oui, femmage, parce que dans le mot hommage il y a « homme », c’est trop masculin, patriarcal, dominant, ark, beurk.

- SOPHIE DUROCHER sophie.durocher @quebecorme­dia.com

Je voudrais rendre femmage à Valérie Plante parce qu’en pleine pandémie, alors que Mtl est l’épicentre des morts, elle sait garder son sens des priorités…

Radio-canada nous apprend qu’aujourd’hui, « le comité exécutif recommande­ra que la Ville adopte désormais un mode de communicat­ion épicène », donc qu’il s’attaque « à la suprématie du masculin sur le féminin en français ».

Des gens meurent à la poche dans des CHSLD mais… on va consacrer nos énergies à écrire « la police » au lieu de « les policiers ».

Mais pourquoi s’arrêter là ? Féminisons tout(e), rajoutons des « e » partout, entre moie et voues, appelons la ville Montréale !

DIVERS TYPES DE GENRE HUMAIN ?

Si vous avez envie de rire, le reportage d’émilie Dubreuil sur le site de Radio-canada va vous mettre une banane dans le visage : on a l’impression que c’est tiré d’un compte satirique.

On y apprend que la mairesse d’arrondisse­ment Emilie Thuillier, qui est derrière cette idée, pense qu’il y a urgence d’agir contre le fléau du masculin.

« À partir du mois de juin, malgré la pandémie, on va commencer les formations ».

Et en quoi vont consister ces formations ?

À réapprendr­e aux employés de la Ville à parler français.

« Au lieu de dire, par exemple : La Ville recherche un responsabl­e de la communicat­ion non genrée, il faudrait dire ou écrire : La Ville cherche responsabl­e de la communicat­ion non genrée ». Il faudra apprendre à dire « Le ou la juriste ».

Comme on peut le lire dans le document : « Au 21e siècle, il est temps de revoir notre façon de s’exprimer pour assurer l’inclusion des divers types de genre humain ».

Je lisais ça en fin de semaine, et je me suis dit que rendu là, rendu à ce niveau de sottise, la Ville devrait donner un coup de fil à l’artiste française Typhaine D. Cette féministe végane (c’est elle qui le précise, pas moi) qui est aussi « professeus­e », se bat pour que le féminin l’emporte sur le masculin. En fait, elle ne dit plus « le féminin », elle dit « la féminine ».

Selon Typhaine D, il faudrait dire « Elle était une fois » et rajouter des

« e » partout.

Elle écrit donc « moie »,

« noues », « voues », elle dit « jamaise » et « toujoures », « c’est belle » au lieu de « C’est beau ! », parle de « commatriot­es » au lieu de « compatriot­es ».

Je suggère donc tout de suite à Montréal de contacter Typhaine D pour qu’elle devienne « professeus­e » auprès des Montréalai­s, pour leur montrer à baragouine­r ce dialecte qu’on appelle « écriture épicène ».

Mais pourquoi s’arrêter là ? Féminisons tout(e), rajoutons des « e » partout...

C’EST SI BELLE !

Quand elle faisait campagne pour devenir mairesse de Montréal, Valérie Plante a inondé la ville d’affiches avec le slogan percutant : L’homme de la situation.

J’espère qu’elle ne ferait pas la même chose aujourd’hui.

Homme, c’est tellement patriarcal, sexiste, synonyme de masculinit­é toxique.

Aujourd’hui, son affiche devrait proclamer : « L’individue.e humain.e non-genré.e non binaire de la situation ».

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