Le Journal de Quebec

Un défi emballant pour un jeune coach québécois

Alexandre Gagnon est devenu entraîneur-chef de l’équipe de Mulhouse, en France

- ROBY ST-GELAIS

Alexandre Gagnon n’a que 32 ans, mais son parcours comme entraîneur dans le monde du hockey est déjà bien rempli. Nommé récemment à la barre des Scorpions de Mulhouse en Ligne Magnus, le plus haut niveau du hockey français, le Québécois s’apprête à relever le défi le plus important de sa carrière.

Gagnon, un ancien défenseur, est tombé dans la marmite du coaching alors qu’il venait à peine d’accrocher ses patins, en 2010, après une carrière de hockeyeur qui l’a mené jusqu’en France après ses années dans le junior AAA.

En mars dernier, quelques semaines seulement après que la saison de la Ligue Magnus eut été annulée en raison de la pandémie du nouveau coronaviru­s, le résident de Saint-jérôme devenait le plus jeune entraîneur du circuit profession­nel qui gagne en crédibilit­é auprès des joueurs étrangers depuis quelques saisons.

« Oui, j’ai 32 ans, mais ça fait 10 ans que je coache […] Je serai plus jeune que certains de mes joueurs, mais tout dépend de la philosophi­e que tu as de coacher. Ce que j’essaie de vendre aux joueurs, c’est qu’on travaille ensemble, ils ne travaillen­t pas pour moi. Je ne suis pas leur boss ! » lance-t-il en entrevue téléphoniq­ue avec Le Journal.

UNE BLESSURE DÉTERMINAN­TE

Une sérieuse blessure au poignet lors de son année de 20 ans avec les Nordiques de Sainte-thérèse en 2008-2009 lui a ouvert les yeux sur une nouvelle passion qui allait devenir son gagne-pain trois saisons plus tard. Il s’était alors retrouvé aux commandes de l’équipe midget espoir des Seigneurs des Mille-îles.

Son ascension s’est poursuivie comme adjoint chez les Forestiers d’amos (midget AAA) et les Foreurs de Val-d’or avant de diriger les Panthères de Saint-jérôme (junior AAA) et les Vikings de Saint-eustache (midget AAA). Avant que la crise sanitaire secoue la planète sportive, il vivait sa première expérience au niveau profession­nel avec le club de Chambéry en division 1, le deuxième échelon dans l’hexagone.

« J’ai toujours aimé ça […] Quand je me suis blessé, à 20 ans, j’ai eu un regard extérieur en étant dans les gradins et j’ai senti comment j’aimais ça et que j’allais être bon à faire ça. Le feeling d’analyser, je passais beaucoup de temps avec les coachs avant et après les matchs, renchérit Gagnon, qui est copropriét­aire de l’école de hockey Olivier Labelle à Saint-eustache.

« Ensuite, j’ai joué un an en Magnus, et la première année que je suis revenu, mon plan était fait. Je retournais aux études pour pouvoir coacher, mais les opportunit­és se sont présentées plus vite que je ne l’aurais cru. J’ai été chanceux. C’est aussi une question de timing d’être à la bonne place au bon moment. »

UNE ÉTAPE À LA FOIS

Avec un contrat de deux ans en poche assorti d’une année d’option à Mulhouse, Gagnon refuse de voir trop loin dans l’avenir. Il ne voit d’ailleurs pas nécessaire­ment son passage dans la Ligue Magnus comme un tremplin vers un retour éventuel en sol nord-américain.

« J’ai décidé il y a déjà quelques saisons de gérer ma carrière de coach à moyen terme, jamais à long terme. Ça change trop vite […] Tu es sur un siège éjectable. Je n’ai pas trop de plan à long terme. Je travaille le plus fort possible pour faire le mieux dans ma job et j’essaie de continuer à me challenger dans mes connaissan­ces et d’apprendre de plein de coachs autour de moi. »

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Alexandre Gagnon a seulement 32 ans mais il a déjà 10 ans d’expérience dans le métier d’entraîneur de hockey.
PHOTO COURTOISIE Alexandre Gagnon a seulement 32 ans mais il a déjà 10 ans d’expérience dans le métier d’entraîneur de hockey.

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