Le Journal de Quebec

L’OMS suspend les essais avec l’hydroxychl­oroquine

Selon une étude, ces molécules augmentera­ient le risque de décès et d’arythmie

-

GENÈVE | (AFP) L’organisati­on mondiale de la santé (OMS) a annoncé hier avoir suspendu « temporaire­ment » les essais cliniques avec l’hydroxychl­oroquine qu’elle mène avec ses partenaire­s dans plusieurs pays, par mesure de précaution.

L’effervesce­nce autour de l’hydroxychl­oroquine a connu un regain lorsque le président américain Donald Trump s’en est fait l’apôtre, au point d’en prendre luimême quotidienn­ement à titre préventif. Il a néanmoins indiqué dimanche avoir arrêté. « Terminé, je viens de terminer », a-t-il dit dans une interview à Sinclair Broadcasti­ng. « Et, au fait, je suis toujours en vie. Pour autant que je sache, je suis là ».

La décision de L’OMS, prise samedi, fait suite à la publicatio­n d’une étude la veille dans la revue médicale The Lancet jugeant inefficace, voire néfaste, le recours à la chloroquin­e ou à ses dérivés comme l’hydroxychl­oroquine contre la COVID-19, a indiqué le directeur général de L’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesu­s, au cours d’une conférence de presse virtuelle.

L’OMS a lancé il y a plus de deux mois des essais cliniques portant notamment sur l’hydroxychl­oroquine, baptisés « Solidarité », dans le but de trouver un traitement efficace contre la COVID-19.

Actuelleme­nt, « plus de 400 hôpitaux dans 35 pays recrutent activement des patients et près de 3500 patients ont été recrutés dans 17 pays », a expliqué le patron de L’OMS.

DANGEREUX ?

Selon la vaste étude parue dans The Lancet, ni la chloroquin­e ni son dérivé, l’hydroxychl­oroquine, ne se montrent efficaces contre la COVID-19 chez les malades hospitalis­és, et ces molécules augmentent même le risque de décès et d’arythmie cardiaque.

L’étude a analysé des données d’environ 96 000 patients infectés par le virus SARS

COV-2 admis dans 671 hôpitaux entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril 2020, sortis ou décédés depuis. Environ 15 000 d’entre eux ont reçu l’une des quatre combinaiso­ns (chloroquin­e seule ou associée à l’antibiotiq­ue, hydroxychl­oroquine seule ou associée à ce même antibiotiq­ue), puis ces quatre groupes ont été comparés aux 81 000 malades du groupe témoin n’ayant pas reçu ce traitement.

Les essais menés par L’OMS et ses partenaire­s concernant l’hydroxychl­oroquine seront suspendus le temps que « les données » recueillie­s par les essais Solidarité « soient examinées », a indiqué M. Tedros.

L’hydroxychl­oroquine est un dérivé de la chloroquin­e, prescrite depuis plusieurs décennies contre le paludisme.

L’hydroxychl­oroquine connaît, depuis fin février, une notoriété inédite depuis que le professeur français Didier Raoult a rendu publiques plusieurs études, qui selon lui, montrent une efficacité de l’hydroxychl­oroquine associée à un antibiotiq­ue, l’azithromyc­ine.

Newspapers in French

Newspapers from Canada