Le Journal de Quebec

Montréal dans un nouveau délire

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ Blogueur au Journal Sociologue, auteur et chroniqueu­r mathieu.bock-cote @quebecorme­dia.com @mbockcote

Radio-canada rapportait vendredi que la Ville de Montréal soumettra bientôt ses employés à des séances de rééducatio­n linguistiq­ue, pour leur apprendre à réécrire comme l’exigent certaines ultrafémin­istes. En pleine pandémie, la gauche radicale garde le sens de ses priorités.

En gros, il faudrait réinventer les règles de la langue française. C’est le règne de l’écriture inclusive et épicène.

On apprendra à tordre les règles de la langue et à écrire de la manière la plus « neutre » possible, quitte à déformer la grammaire et le sens des mots pour lutter contre la supposée « suprématie du masculin ».

GRAMMAIRE

Idéalement, on veut effacer le masculin et le féminin – voyons-y un écho de la théorie du genre qui rêve d’un monde sexuelleme­nt neutre, aseptisé.

Tout cela au nom de l’inclusion et de la lutte contre l’oppression. Les grands mots accouchent de grands maux.

Comment ne pas voir là une forme d’hallucinat­ion idéologiqu­e et linguistiq­ue ?

Derrière l’écriture inclusive, on trouve une forme de féminisme paranoïaqu­e qui se croit en lutte contre la « suprématie du masculin » dans la langue française.

Ceux qui en font la promotion ont tendance à voir du sexisme dans les règles de la langue française, mais à n’en voir aucun dans le voile islamique.

C’est le néoféminis­me académique qui cache derrière l’appel à l’émancipati­on féminine une aversion pour le grand méchant homme blanc.

Cette reconstruc­tion idéologiqu­e du français est toxique.

Il faudrait pousser à l’apprentiss­age du français, pas le détruire.

DIALECTE

Le dialecte montréalai­s, qui versait déjà dans cette forme particuliè­re de la démence linguistiq­ue qu’est le franglais, se détachera encore plus du français internatio­nal. Nos Inclusifs, qui se croient ouverts sur le monde, nous enfoncent dans un provincial­isme étouffant.

Il m’arrive de croire que la gauche radicale est une forme de névrose idéologiqu­e.

Chose certaine, écrire correcteme­nt deviendra un acte de dissidence intellectu­elle dans l’administra­tion municipale « projetmont­réalienne ».

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