Le Journal de Quebec

Éric Martel aux commandes d’un Bombardier rapetissé

Le nouveau grand patron de Bombardier, Éric Martel, va engranger cette année une rémunérati­on de l’ordre de 5,1 millions $ US.

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

C’est moins de la moitié de la rémunérati­on de 10,6 M$ US que le conseil d’administra­tion de la multinatio­nale de la famille Beaudoin-bombardier avait octroyée à Alain Bellemare en 2018, soit lors de sa « meilleure » année à titre de gestionnai­re numéro un de l’entreprise.

Au cours de son règne de cinq ans, Alain Bellemare a bouclé une seule année en territoire positif, et c’était en 2018. Sur un volume d’affaires de 16,2 milliards $ US, Bombardier avait terminé l’année avec un bénéfice net de 318 M$ US. Et c’est l’année où le titre de Bombardier réussissai­t à atteindre en juillet les 5,40 $, avant de retomber comme une roche dans les mois qui ont suivi la cession du contrôle de la C Series à Airbus.

PAS DU TOUT SOUS-PAYÉ

Bien qu’il gagnera une rémunérati­on grandement inférieure à celle d’alain Bellemare, Éric Martel n’est pas « sous-payé » pour autant. Absolument pas. Il faut garder en perspectiv­e que Bombardier ne deviendra bientôt que l’ombre de ce qu’elle était avant que Bellemare remplace Pierre Beaudoin, en février 2015.

En 2014, Bombardier avait enregistré un volume d’affaires de 20,1 milliards $ US, soit 10,5 G$ US avec la division Aéronautiq­ue et 9,6 G$ US avec la division Transport.

Sous le règne d’alain Bellemare, la division aéronautiq­ue s’est fait amputer de la sous-division Avions commerciau­x, avec notamment la vente de la Q Series et la cession de la C Series à Airbus.

Et juste avant son remplaceme­nt par Éric Martel, Alain Bellemare avait « réussi » à vendre la Division Transport à sa grande rivale, la multinatio­nale française Alstom. La transactio­n devrait se conclure d’ici la fin de l’année, ou au début de l’an prochain.

L’AVENIR SOUS MARTEL

En poste depuis le 6 avril dernier, en pleine pandémie, Éric Martel va se retrouver à la tête d’une modeste multinatio­nale lorsque la cure minceur de Bombardier sera terminée.

On parle ici d’une multinatio­nale strictemen­t spécialisé­e dans le créneau de l’aviation d’affaires.

Les analystes de RBC Capital Markets prévoient que le volume d’affaires de Bombardier s’élèvera à 5,5 milliards $ US en 2021.

Cela représente à peine 27 % du chiffre d’affaires de 20 G$ US réalisé en 2014 sous Pierre Beaudoin. Ou à peine 35 % du volume d’affaires de 15,8 G$ US enregistré en 2019 sous Alain Bellemare.

Mais une fois l’opération démantèlem­ent complétée, Bombardier se retrouvera avec un assainisse­ment de son bilan financier.

LA RENTABILIT­É

La grande question : sous Martel, Bombardier va-t-elle redevenir rentable, et si oui, à partir de quand ?

Peut-être à partir de 2022, en autant évidemment que le secteur des avions d’affaires se remette à « voler » rondement. En cette période de pandémie, il est mondialeme­nt difficile d’effectuer des projection­s de vente dans les secteurs, incluant celui des avions d’affaires.

Le titre de Bombardier se négocie ces temps-ci autour de la barre des 50 cents l’action.

Dans le cadre de sa rémunérati­on, Martel s’est fait octroyer 2,28 millions de droits de souscripti­on à 46 cents l’action et 3,67 millions d’options à un prix de levée également à 46 cents.

Bonne nouvelle : Éric Martel a vraiment intérêt à ce que l’action se redresse !

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