Le sport est « primordial » pour les jeunes
Des ados privés d’un développement important, selon un docteur en psychologie
Le sport d’équipe est un facteur déterminant dans le développement des adolescents, qui sont, selon le docteur en psychologie du sport Sylvain Guimond, trop souvent laissés de côté depuis le début de la pandémie.
Il a tenu à rappeler l’importance pour les jeunes de sentir qu’ils peuvent s’identifier à un groupe, tel que l’expose la pyramide de Maslow et son besoin d’appartenance.
« C’est primordial pour tous les êtres humains, mais encore plus au développement de mon identité quand je suis adolescent », a-t-il dit hier à l’émission Franchementdit, à QUB radio.
D’après le Dr Guimond, les besoins d’estime de soi et d’accomplissement des adolescents ne sont pas satisfaits en temps de crise puisqu’ils sont coupés de leur communauté sportive et qu’ils ne peuvent se dépasser pleinement sans coéquipiers ni compétitions, de petite ou grande envergure.
L’expert qui a travaillé avec de nombreux athlètes, dont le hockeyeur Mario Lemieux et le golfeur Tiger Woods, estime que le sport est aussi important que la réussite scolaire dans le développement humain et qu’il permet bien souvent de garder les jeunes motivés à l’école.
« Ce n’est pas deux choses qui sont séparées, ce sont deux choses qui doivent être placées ensemble », a mentionné le conférencier, auteur et homme d’affaires.
Le Dr Guimond a souligné l’importance de « se rassembler de façon virtuelle » chez les équipes sportives afin de conserver des objectifs qui alimentent les rêves des athlètes, quel que soit leur niveau, afin de mieux traverser la crise actuelle.
Il soutient que les entraîneurs ont aussi un impact majeur chez les sportifs en quête de motivation puisque leurs bons mots valent souvent « de l’or en barre ».
MOTIVATION ET RÉSILIENCE
Ayant aidé plusieurs professionnels et amateurs, ainsi que des jeunes, le Dr Guimond trouve extrêmement déchirant de voir des athlètes qui connaissaient une excellente saison ou qui attendaient positivement d’être repêché de devoir renoncer à des occasions qui ne se représenteront peut-être plus.
« Je dois les aider à avoir de la résilience. Mais de la résilience, ça ne veut pas dire abandonner [...], la résilience nous donne la force de prendre des décisions pour le futur », a dit le consultant auprès du Canadien de Montréal.
Au Québec, la pratique de quelques sports individuels est de nouveau permise, mais aucune compétition n’est encore prévue dans le plan de déconfinement.