Le Journal de Quebec

Un dixième vaccin passe aux essais sur les humains

La course mondiale pour la découverte d’un remède s’accélère

- DOMINIQUE LELIÈVRE

La course au vaccin ne ralentit pas : aux États-unis, un laboratoir­e devient le dixième au monde à entamer les tests sur les humains pour évaluer l’efficacité et l’innocuité d’un vaccin potentiel contre la COVID-19.

La compagnie de biotechnol­ogie Novavax, basée au Maryland, a commencé les essais cliniques de son candidat vaccin. Celui-ci a été injecté aux premiers volontaire­s lundi, en Australie, où vont se dérouler les tests.

En tout, 130 participan­ts en bonne santé, âgés de 18 à 59 ans, vont participer à cette étude de phase 1 dans les villes de Melbourne et de Brisbane.

Certains recevront un placebo tandis que d’autres recevront la véritable substance, l’objectif étant de vérifier si ce vaccin provoque une réponse immunitair­e de l’organisme et, surtout, s’il est sécuritair­e.

La firme espère dévoiler en juillet si cette première expériment­ation est concluante, ce qui lui permettrai­t de passer rapidement à la phase 2 de l’évaluation clinique, au cours de laquelle des centaines de participan­ts seraient mis à contributi­on.

BIENTÔT EN PRODUCTION

Les tests précliniqu­es sur les animaux ont généré « de hauts niveaux d’anticorps neutralisa­nts », s’est réjouie l’entreprise, qui évoque même une disponibil­ité de son vaccin avant la fin de l’année, si tout se passe comme prévu.

On sait cependant que les animaux ne réagissent pas toujours de la même façon face à un agent infectieux ou un vaccin, d’où la nécessité de mener ensuite des essais sur les humains.

Cela n’empêche pas Novavax d’afficher beaucoup d’optimisme. La compagnie veut commencer à produire son vaccin avant même la fin des tests pour être prête à le distribuer dans l’éventualit­é où il serait homologué par les autorités.

« Nous produisons en parallèle des doses en anticipant que nous pourrons montrer qu’il fonctionne et pouvoir commencer à le déployer d’ici la fin de cette année », a déclaré le Dr Gregory Glenn, chercheur en chef de la compagnie, dans une conférence de presse virtuelle, selon ce qu’a rapporté l’associated Press.

En s’appuyant sur une subvention de 388 millions $ d’une fondation internatio­nale, Novavax affirme être en mesure de fabriquer 100 millions de doses du vaccin avant la fin de 2020 et un milliard de doses en 2021, selon CNN.

TROIS PHASES

Le développem­ent d’un nouveau vaccin comprend trois phases d’essais sur les humains et prend généraleme­nt de cinq à dix ans, mais devant l’urgence de trouver un remède contre le nouveau coronaviru­s, des experts pensent qu’il serait possible d’y arriver en seulement 12 à 18 mois dans le cas de la COVID-19.

Chez nous, à Québec, les entreprise­s IMV et Medicago sont aussi entrées dans la course et espèrent commencer à tester leur propre vaccin sur les humains dès cet été.

— Avec la collaborat­ion de l’agence QMI

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