Le problème des assurances
Même si l’optimisme règne pour une reprise des tournages de films et de séries de fiction dès la mi-juin, un obstacle majeur se dresse devant les producteurs : les compagnies d’assurances refusent toujours de couvrir les productions pour les risques liés à la COVID-19.
« Les assurances, c’est une épée de Damoclès supplémentaire qui pèse sur la reprise », indique Hélène Messier, présidente-directrice générale de l’association québécoise de la production médiatique (AQPM).
« C’est un problème qui est mondial et qui touche particulièremment les séries dramatiques et les lonlongs métrages. » Les producteurs qui veulent redémarrer leurs tournages cet été devront donc vraisemblablement le faire à leurs risques et périls.
« Ça veut dire que si mon plateau est infecté, je vais devoir tout arrêter pour placer les gens en quarantaine et ça va être extrêmement coûteux, souligne le producteur Christian Larouche (Louis Cyr). Pour moi, le plus gros problème pour la reprise, il est là. Et il est loin d’être réglé. »
Nicola Merola, président de la boîte de production Pixcom, exprime les mêmes inquiétudes : « C’est le bout le plus épeurant, admet-il. Parce qu’arrêter une production sans être couvert pour cela, ça coûterait une beurrée. C’est des pourcentages énormes du budget qui s’envolent. C’est extrêmement problématique ».
AIDE GOUVERNEMENTALE
Pour faire face à ce problème, le milieu de l’audiovisuel québécois pourrait s’inspirer des pistes de solution actuellement explorées en Europe.
« Dans certains pays, les gouvernements regardent la possibilité de prendre en charge cette responsabilité, qu’on peut appeler la clause COVID-19, que les assureurs ne veulent pas prendre, explique Nicola Merola. C’est une façon très claire d’aider la production. En Belgique, les discussions sont très avancées dans ce sens. »
Hélène Messier cite quant à elle l’exemple français : « En France, ils ont convenu avec le gouvernement de mettre sur pied un fonds d’indemnisation. Est-ce que ce serait possible d’intéresser les assureurs si on réunissait une somme d’argent pour garantir le paiement jusqu’à une certaine hauteur des réclamations ? »