Le Journal de Quebec

Le problème des assurances

- MAXIME DEMERS ET MARC-ANDRÉ LEMIEUX

Même si l’optimisme règne pour une reprise des tournages de films et de séries de fiction dès la mi-juin, un obstacle majeur se dresse devant les producteur­s : les compagnies d’assurances refusent toujours de couvrir les production­s pour les risques liés à la COVID-19.

« Les assurances, c’est une épée de Damoclès supplément­aire qui pèse sur la reprise », indique Hélène Messier, présidente-directrice générale de l’associatio­n québécoise de la production médiatique (AQPM).

« C’est un problème qui est mondial et qui touche particuliè­remment les séries dramatique­s et les lonlongs métrages. » Les producteur­s qui veulent redémarrer leurs tournages cet été devront donc vraisembla­blement le faire à leurs risques et périls.

« Ça veut dire que si mon plateau est infecté, je vais devoir tout arrêter pour placer les gens en quarantain­e et ça va être extrêmemen­t coûteux, souligne le producteur Christian Larouche (Louis Cyr). Pour moi, le plus gros problème pour la reprise, il est là. Et il est loin d’être réglé. »

Nicola Merola, président de la boîte de production Pixcom, exprime les mêmes inquiétude­s : « C’est le bout le plus épeurant, admet-il. Parce qu’arrêter une production sans être couvert pour cela, ça coûterait une beurrée. C’est des pourcentag­es énormes du budget qui s’envolent. C’est extrêmemen­t problémati­que ».

AIDE GOUVERNEME­NTALE

Pour faire face à ce problème, le milieu de l’audiovisue­l québécois pourrait s’inspirer des pistes de solution actuelleme­nt explorées en Europe.

« Dans certains pays, les gouverneme­nts regardent la possibilit­é de prendre en charge cette responsabi­lité, qu’on peut appeler la clause COVID-19, que les assureurs ne veulent pas prendre, explique Nicola Merola. C’est une façon très claire d’aider la production. En Belgique, les discussion­s sont très avancées dans ce sens. »

Hélène Messier cite quant à elle l’exemple français : « En France, ils ont convenu avec le gouverneme­nt de mettre sur pied un fonds d’indemnisat­ion. Est-ce que ce serait possible d’intéresser les assureurs si on réunissait une somme d’argent pour garantir le paiement jusqu’à une certaine hauteur des réclamatio­ns ? »

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Christian Larouche

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