District 31 reprendra les tournages le 15 juin
Tourner en pleine pandémie entraînera une hausse des coûts de production
Les équipes sont convoquées. Les tournages de District 31 doivent recommencer le 15 juin. Mais tourner en pleine pandémie de COVID-19 a un prix. Les nouvelles réglementations entraîneront une hausse des coûts de production de 15 % à 20 %, estime Fabienne Larouche.
La décision de redémarrer la machine District 31 a été prise hier après quelques conférences téléphoniques fructueuses. « J’ai parlé avec chacune des équipes, avec Radio-canada, et j’ai dit : OK, on y va ! On va voir ce qu’on est capable de faire », déclare Fabienne Larouche au Journal.
Les tournages du populaire drame policier reprendront trois mois – presque jour pour jour – après avoir été suspendus en raison du coronavirus, alors qu’il restait deux semaines de travail pour terminer la quatrième saison. Les huit épisodes manquants seront filmés les semaines du 15 et 22 juin, avec l’aval du gouvernement, bien évidemment.
« On met en place toutes les mesures de protection adéquates, souligne la fondatrice d’aetios, la boîte de production derrière District 31. On s’organise pour être prêts. On achète le matériel nécessaire : les masques, les visières, les plexiglas… La sécurité des acteurs est au coeur de tout. Il n’y a aucun risque à prendre. C’est très important pour moi.
« On se prépare à aller à la guerre, ajoutet-elle. Mais je suis optimiste. Je crois que tout va bien aller. »
JUSQU’À 25 %
District 31 n’est pas la seule fiction qui verra sa facture gonfler en raison des restrictions imposées par l’éventuel guide de normes sanitaires. L’association québécoise de la production médiatique (AQPM) prévoit une augmentation moyenne de 10 % à 15 % des montants. En entrevue au Journal, d’autres intervenants parlent d’un bond qui pourrait atteindre 25 %.
« Les productions ont déjà des budgets très serrés au Québec, note la présidente de l’union des artistes, Sophie Prégent. À partir du moment où l’on établit des règles sanitaires très strictes pour protéger les artistes, on doit forcément tourner moins vite. »
Le rythme des tournages au Québec étant déjà effréné en raison du manque d’argent, l’ajout de mesures obligeant les équipes à ralentir la cadence pour assurer la sécurité des acteurs fait craindre le pire à Sophie Prégent. « Ces deux problèmes ne feront pas bon ménage », déclare-t-elle.
AIDE RÉCLAMÉE
Devant ce cul-de-sac, le milieu réclame l’aide financière des gouvernements. « Les diffuseurs ont perdu énormément d’argent au cours des deux derniers mois, parce qu’il n’y a plus de publicité, souligne Nicola Merola, fondateur de Pixcom ( La faille, Alerte Amber). Ce n’est donc pas eux qui vont être capables de venir combler le manque à gagner. Ça nous prend un soutien du politique. Sinon, on n’y arrivera pas. C’est sûr, sûr, sûr. »
« Il va falloir retourner voir les institutions pour voir si on peut obtenir un peu plus d’argent pour nos prochains tournages », indique le producteur de films Christian Larouche ( Louis Cyr).
La présidente-directrice générale de L’AQPM, Hélène Messier, s’attend à recevoir des réponses positives des gouvernements provincial et fédéral.
« On a plusieurs lignes à l’eau, signe-telle. Il y a beaucoup, beaucoup de gens qui dépendent de cette industrie pour survivre. C’est quand même l’équivalent de 48 000 emplois à temps plein. »