Le Journal de Quebec

ANDRÉ BOISCLAIR ACCUSÉ D’AGRESSION SEXUELLE ARMÉE

L’ex-chef du Parti québécois est accusé d’agression sexuelle armée et avec participat­ion d’un tiers

- MICHAËL NGUYEN ET FÉLIX SÉGUIN La date de sa comparutio­n au palais de justice de Montréal n’a pas encore été déterminée, mais à ce stade-ci, il ne risque pas d’être placé en détention préventive.

L’ex-politicien André Boisclair a été accusé hier d’agression sexuelle armée et avec la participat­ion d’un tiers, pour un événement qui serait survenu peu après la fin de son mandat de délégué général du Québec à New York.

« Le ou vers le 8 janvier 2014, à Montréal, […] en agressant sexuelleme­nt [la victime], a commis l’infraction avec la participat­ion d’une autre personne », peut-on lire dans le mandat d’arrestatio­n visé signé par une juge de la Cour du Québec hier.

Selon le mandat d’arrestatio­n visé, les accusation­s visent la même victime alléguée, qui n’est identifiée que par ses initiales. Le tiers n’est pas non plus nommé, mais selon des informatio­ns obtenues, une arrestatio­n pourrait bientôt avoir lieu.

Boisclair, 54 ans, est une ancienne étoile montante de la politique. Il était devenu en 1989 le plus jeune député de l’assemblée nationale lorsqu’il avait été élu dans Gouin, à 23 ans.

Mais si ses rôles de leader parlementa­ire, de ministre puis de chef du Parti québécois l’ont habitué à la joute politique, il devra maintenant faire face à celle du tribunal.

Et en cas de défaite, l’ancien politicien de 54 ans risquera un maximum de 14 ans d’incarcérat­ion, ainsi qu’une inscriptio­n au registre des délinquant­s sexuels.

DÉMISSION

Boisclair devra se rendre au poste de police à une date non déterminée afin de faire prendre ses empreintes digitales. Il devrait ensuite recevoir une promesse de comparaîtr­e et se présenter à la cour.

Lorsque notre Bureau d'enquête l'a joint au téléphone, hier, M. Boisclair a raccroché la ligne immédiatem­ent après que nous nous sommes identifiés. Des appels à son bureau sont aussi restés sans réponse.

Et juste après, il a fermé ses comptes sur les réseaux sociaux.

Le Journal a ensuite eu la confirmati­on qu’il avait démissionn­é de son poste de président-directeur général de l’institut de développem­ent urbain du Québec, qu’il occupait depuis 2016.

« André Boisclair a effectivem­ent remis sa démission à titre de directeur général de L’IDU, a répondu par courriel une conseillèr­e en communicat­ion. Nous rendrons public le nom de son remplaçant par intérim sous peu. L’IDU n’émettra aucun autre commentair­e. »

LEGAULT AVISÉ

Selon des informatio­ns recueillie­s, la police de Montréal a appris en fin de journée mercredi que l’ancien député de Gouin et de Pointe-aux-trembles allait faire l’objet de ce mandat visé.

Le cabinet du premier ministre François Legault aurait aussi été mis au courant de l’éventuelle arrestatio­n de son ancien collègue péquiste.

En 2018, Boisclair avait plaidé coupable d’avoir refusé de se soumettre à un alcootest et d’entrave, pour un événement survenu en novembre 2017 à Québec. Il avait alors écopé d’une amende de 2000 $ et d’une interdicti­on de conduire d’une durée d’un an.

Il s’en était toutefois sorti avec une absolution inconditio­nnelle pour le chef d’accusation d’entrave.

 ??  ??
 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? L’ex-politicien André Boisclair avait été photograph­ié à sa sortie d’un poste de police de Québec après avoir été arrêté pour ivresse au volant en novembre 2017.
PHOTO D’ARCHIVES L’ex-politicien André Boisclair avait été photograph­ié à sa sortie d’un poste de police de Québec après avoir été arrêté pour ivresse au volant en novembre 2017.

Newspapers in French

Newspapers from Canada