Le Journal de Quebec

Des nouvelles projection­s encouragea­ntes pour Montréal

L’INSPQ a publié hier de nouveaux scénarios moins pessimiste­s qu’au début du mois

- MARC-ANDRÉ GAGNON

Trois semaines après la publicatio­n de scénarios catastroph­es, les experts de l’institut national de santé publique du Québec ont publié hier des projection­s beaucoup plus encouragea­ntes sur l’impact du déconfinem­ent à Montréal.

Au début mai, le même groupe d’experts dirigé par le professeur Marc Brisson en avait fait réagir plus d’un en publiant, un vendredi soir, des projection­s qui faisaient craindre plus de 10 000 nouveaux cas (détectés et non détectés dans la population générale, en excluant les CHSLD) par jour en cas de déconfinem­ent à Montréal, dès le mois de juin.

Les nouveaux scénarios, qui tiennent compte du report de la réouvertur­e des écoles et des commerces, prévoient maintenant, en juin, environ 1000 à 1500 nouveaux cas par jour dans le Grand Montréal, selon l’adhésion aux mesures de distanciat­ion.

Du côté des décès, alors qu’on projetait en date du 7 mai jusqu’à 150 décès par jour en juillet, on observe dans les nouveaux graphiques une moyenne qui se situerait entre 15 et 30 décès par jour, en fonction du respect fort ou faible des consignes de la santé publique.

FRILEUX AVEC LEURS CHIFFRES

Très frileux à l’idée de nommer ces chiffres, le Dr Brisson a indiqué lors d’un breffage technique avec les journalist­es que la trajectoir­e de l’épidémie est « encore difficile » à déterminer.

Il faut dire que les projection­s publiées en catimini début mai avaient soulevé beaucoup d’inquiétude. Le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, avait ensuite avoué qu’il avait mal évalué l’ampleur de la réaction que provoquera­it leur interpréta­tion.

« Il y a de l’incertitud­e autour de nos prédiction­s », a souligné hier le Dr Brisson, qui pilote le Groupe de recherche en modélisati­on mathématiq­ue et en économie de la santé liée aux maladies infectieus­es.

« La situation épidémique de la COVID-19 est fragile pour le Grand Montréal », considère encore le groupe d’experts.

Ainsi, une faible adhésion aux mesures (telles que la distanciat­ion physique, les limites du nombre de clients à l’intérieur des commerces ou la présence de plexiglas aux caisses) lors du déconfinem­ent pourrait, dans le Grand Montréal, « mener à une augmentati­on des hospitalis­ations et des décès » en juillet et août.

L’IMPORTANCE DES MESURES

« Ce qu’on voit dans le modèle actuel, c’est que, dépendant de l’adhésion de la population aux mesures de protection, on pourrait facilement se remettre, déjà, à remonter [la courbe épidémique], avant même l’automne », a commenté Gaston De Serres, médecin épidémiolo­giste à L’INSPQ.

« Je pense qu’il y a un message vraiment important dans le travail qu’on vient de présenter, que l’évolution de l’épidémie va dépendre, de façon critique, de comment les gens vont respecter toutes les mesures pour se protéger », a insisté le Dr De Serres.

Ailleurs au Québec, soit à l’extérieur de Montréal, la situation est toujours aussi stable. Tout porte à croire que l’aplatissem­ent de la courbe se maintiendr­a si le déconfinem­ent est réussi.

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Une faible adhésion aux mesures sanitaires dans le Grand Montréal pourrait « mener à une augmentati­on des hospitalis­ations et des décès » cet été.

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