Le Journal de Quebec

Moins de sexe en temps de pandémie

- PIERRE-PAUL BIRON

Confinemen­t n’égale malheureus­ement pas rapprochem­ent, selon une étude qui démontre que seulement 40 % des Britanniqu­es ont eu au moins une relation sexuelle par semaine en isolement.

L’étude sérieuse a été menée par des chercheurs de l’université Anglia Ruskin et publiée dans The Journal of Sexual Medicine. Sur un échantillo­n de 868 Britanniqu­es, 39,9 % affirment avoir eu au moins une relation sexuelle par semaine depuis le début du confinemen­t. Le constat a surpris les chercheurs.

« En commençant nos travaux, nous nous attendions à un fort niveau d’activité sexuelle durant l’isolement à la maison, mais, au contraire, nous avons observé un niveau très bas. C’est intéressan­t », confie le Dr Lee Smith, professeur au départemen­t de santé publique et d’activité physique de l’université britanniqu­e.

ANXIÉTÉ ET STRESS

Selon l’étude, les jeunes hommes mariés et qui consomment de l’alcool sont les plus susceptibl­es de partager des moments coquins durant le confinemen­t. À l’inverse, les gens plus âgés et ceux vivant seuls sont ceux qui risquent le plus de voir leur vie sexuelle tomber à plat en période de pandémie.

« Ce faible taux d’activité sexuelle peut s’expliquer par le fait que les gens se sentent actuelleme­nt anxieux et ne sont pas dans un état d’esprit pour s’engager dans l’acte », évalue le Dr Smith, soulevant également la difficulté pour les gens vivant seuls de rencontrer des partenaire­s éventuels.

Mais au-delà du constat, les impacts de ce ralentisse­ment de l’activité sexuelle soulèvent certaines inquiétude­s chez les experts. Puisque les bienfaits d’une vie sexuelle active ont été largement démontrés par le passé, l’étude ne fait que confirmer que 60 % de la population britanniqu­e se prive de ces bénéfices.

« Une étude américaine a démontré par le passé que la fréquence et la qualité des rapports sexuels protégeaie­nt contre les problèmes cardiovasc­ulaires. […] À l’inverse, une autre étude prouvait que l’inactivité sexuelle pouvait être liée à 22 problèmes de santé chez les personnes de 55 ans et plus », peut-on lire dans le rapport des chercheurs.

C’est pourquoi ces derniers en viennent à la conclusion qu’il est important pour les autorités de promouvoir une vie sexuelle saine et active, même en temps de pandémie.

« Les interventi­ons devraient tenir compte des messages de santé sexuelle positifs pour atténuer les conséquenc­es néfastes de l’auto-isolement sur la santé », conclut l’équipe du Dr Lee Smith.

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