Le Journal de Quebec

Jusqu’à 80 % de cas de « COVID silencieux »

Une étude démontre que des patients infectés mais asymptomat­iques seraient plus nombreux qu’estimé

- PIERRE-PAUL BIRON

La prévalence des gens porteurs de la COVID-19, mais qui sont asymptomat­iques, pourrait être beaucoup plus grande qu’estimée, d’après une étude qui soulève des questions par rapport au déconfinem­ent en cours.

Cette étude publiée dans la revue Thorax du British Medical Journal a étudié la prévalence des gens asymptomat­iques sur un groupe de passagers confinés dans un navire où est survenue une éclosion.

Parmi les 128 passagers dont les tests ont été positifs, un total de 104 n’éprouvait aucun symptôme, soit 80 %. Une statistiqu­e qui fait dire aux experts que la proportion de gens porteurs de la COVID-19 sans jamais développer de symptômes est peutêtre beaucoup plus grande qu’estimée.

INQUIÉTANT POUR LE DÉCONFINEM­ENT

Ce constat est d’autant plus préoccupan­t que de plus en plus de pays du monde mettent actuelleme­nt en place des mesures de déconfinem­ent.

« Alors que les pays sortent de l’isolement, une proportion élevée d’individus infectés, mais asymptomat­iques, peut signifier qu’un pourcentag­e beaucoup plus élevé de la population que prévu pourrait avoir été infecté par la COVID-19 », souligne de son côté le professeur Alan Smyth, éditeur en chef de la revue médicale, appelant ces cas les « COVID silencieux ».

Chose certaine, l’estimation de cas asymptomat­iques de 1 % faite par L’OMS début mars semble de moins en moins réaliste. Selon le professeur Smyth, c’est pourquoi il est de plus en plus urgent de procéder à une évaluation plus réaliste du nombre de cas, « probableme­nt largement sous-estimé ».

« Ces personnes peuvent être immunisées contre la COVID, mais cela démontre tout de même le besoin urgent d’études de séropréval­ence précises pour estimer le taux global d’infection de la population à travers le monde », suggère l’expert britanniqu­e.

L’étude en question a été menée parmi l’équipage et les passagers d’un navire qui devait procéder à une mission scientifiq­ue en Antarctiqu­e. Il s’agit d’un terrain d’évaluation intéressan­t puisque rien n’a pu interférer dans les résultats, le bateau étant complèteme­nt coupé de contacts avec le monde pendant 28 jours.

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