La pandémie fait exploser les ventes de VTT et de motomarines
Les produits récréatifs de la multinationale BRP s’envolent depuis la mi-avril
Les mesures de confinement en poussent certains à s’acheter de gros jouets – des véhicules tout-terrain et des motomarines – pour passer le temps pendant la pandémie.
« Avec le maintien, pour l’instant, des restrictions sur les voyages internationaux, plus de vacances à proximité, une distanciation sociale prolongée, moins de grands rassemblements et d’événements, les consommateurs vont chercher des activités qu’ils peuvent pratiquer près de chez eux », a déclaré hier le grand patron de Bombardier Produits récréatifs (BRP), José Boisjoli.
« Nous avons les produits parfaits pour la distanciation sociale », a-t-il ajouté.
L’effet se fait déjà sentir chez les concessionnaires.
« Depuis le début du mois de mai, nous sommes en hausse d’environ 35 % dans le monde pour l’ensemble de nos gammes de produits, a précisé M. Boisjoli. Nous ne savons pas combien de temps ça va continuer, mais il y a certainement une tendance positive pour nos produits. »
En Amérique du Nord, les ventes des détaillants qui ont pu rester ouverts en avril ont augmenté d’environ 20 % par rapport à l’an dernier, selon la multinationale. La hausse a atteint 24 % dans les régions rurales.
PÉNURIE DE CERTAINS MODÈLES ?
Lors d’une téléconférence, plusieurs analystes ont demandé hier aux dirigeants de BRP s’ils pensaient avoir suffisamment de stocks pour répondre à la demande.
Plusieurs usines américaines de Polaris, le grand rival de BRP, ont pu rouvrir leurs portes avant celles de l’entreprise québécoise. Les installations mexicaines de BRP, où sont assemblés la plupart de ses véhicules, ne rouvriront pas avant la semaine prochaine à la demande du gouvernement.
« Il y aura certainement des clients qui vont se présenter chez le concessionnaire et qui n’auront pas exactement le modèle qu’ils cherchent. [...] Si le client veut exactement ce dont il a besoin, il pourrait être mécontent », a reconnu José Boisjoli.
REVENUS EN BAISSE
La pandémie a cependant coûté cher à BRP ces derniers mois. Les ventes ont reculé de 8 % en février, mars et avril. Et avec le marasme économique qui s’installe, le pire reste à venir. « Nous ne croyons pas que le dynamisme récemment observé chez les concessionnaires puisse se maintenir », a prévenu l’analyste Cameron Doerksen de la Financière Banque Nationale.
BRP prévoit d’ailleurs que ses revenus chuteront d’environ 40 % au cours du trimestre qui se terminera à la fin juillet. L’entreprise souffrira d’une reprise qui s’annonce plus lente à l’extérieur de l’amérique du Nord et de l’arrêt de la production des moteurs hors-bord Evinrude.
La disparition de cette marque emblématique fondée au Wisconsin en 1907 par un immigrant norvégien fera perdre leur gagne-pain à 650 personnes, la plupart aux États-unis.
L’action de BRP a reculé de 3,6 % hier pour clôturer à 48,87 $, à la Bourse de Toronto.