Un demi-million de poules devront être abattues
Près d’un demi-million de poules pondeuses devront être abattues plus vite que prévu en raison d’une chute brutale de la demande des hôtels, restaurants et institutions.
« C’est mon seul gagne-pain. C’est avec ça que je fais vivre ma famille. Donc, devoir abattre des poules, ce n’est jamais de gaieté de coeur », a confié le producteur d’oeufs de Plessisville Emmanuel Destrijker qui n’espère jamais en arriver là avec ses 25 000 poules.
Hier, le président des Producteurs d’oeufs du Québec, Paulin Bouchard, a confirmé au Journal une information révélée mercredi par La terre de chez nous selon laquelle des centaines de milliers de poules devront être tuées.
« On a six millions de pondeuses au Québec. On va devoir abattre prématurément entre 350 000 et 500 000 poules pour s’adapter au marché », a confirmé le grand patron des Producteurs d’oeufs du Québec.
CHUTE DE LA DEMANDE
Les Québécois ont beau acheter 20 % plus d’oeufs qu’en temps normal à l’épicerie, le faible appétit des hôtels et restaurants continue de saigner la demande pour ce produit, qui a de plus en plus de mal à trouver preneur.
« Même si la demande a augmenté en épicerie, cette hausse-là n’a pas pu être rattrapée par la baisse des restaurants et de l’industrie de la transformation », a précisé M. Bouchard, à la tête des Producteurs d’oeufs du Québec.
Il souligne que l’abattage de la poule, qui se fait à 71 semaines, devra par conséquent être devancé de deux semaines pour ajuster l’offre à la demande, ce qui aura des répercussions sur les producteurs d’oeufs de chez nous.
« On a fait des dons d’oeufs. On a donné 80 000 douzaines d’oeufs aux banques alimentaires et à la Tablée de chefs. Si on en vient à donner tous nos produits, on ne sera plus une entreprise, mais une organisation de bienfaisance », a laissé tomber le producteur d’oeufs Emmanuel Destrijker.
– Avec la collaboration de Martin Jolicoeur