Le Journal de Quebec

Repartir à zéro !

- YVON PEDNEAULT yvon.pedneault @quebecorme­dia.com

Ça brasse dans le baseball majeur. Et c’est l’harmonie dans le monde du hockey.

Et, quand on parle d’argent, les athlètes montent rapidement aux barricades. Tout récemment, le baseball a proposé une échelle salariale basée sur le nombre de matchs que disputeron­t les équipes. On s’arrête à 82. Deux fois moins qu’en temps normal.

Mais voilà que les propriétai­res réalisent qu’il n’y aura personne dans les gradins. Et ils ont modifié la propositio­n du 26 mars. Il faut trouver une façon de combler ce manque à gagner.

À quelle porte ont-ils frappé ? Vous l’avez deviné. Les joueurs ont reçu une propositio­n et les plus hauts salariés, ceux qui touchent des salaires parfois frôlant l’indécence, ont répondu aux propriétai­res d’aller se faire voir. Les agents, notamment le réputé Steve Boras, donnent l’exemple de deux joueurs, Mike Trout et Gerrit Cole, possédant des ententes de 36 M$ par saison, mais qui, pour la prochaine campagne, toucheraie­nt 7,8 M$ pour 82 matchs, selon la propositio­n des proprios.

Euh… 95122 $ par match, 10659 $ par manche, en moyenne 2664 $ par présence au bâton. Bon, il n’y a pas de quoi s’inquiéter quand arrive la fin du mois. Mais, à l’opposé, qui leur a consenti de tels contrats ? Ceux qui contestent les salaires, c’est-à-dire les propriétai­res eux-mêmes. Toutefois, on veut profiter d’une situation exceptionn­elle pour remettre les pendules à l’heure.

À L’OPPOSÉ

Le hockey, contrairem­ent au baseball, n’aura pas ce problème à la reprise des activités. D’une part, parce que les propriétai­res ont déjà versé 125 M$, respectant ainsi tous les contrats de la saison 2019-2020. Quand on amorcera les séries éliminatoi­res, aucun salaire ne sera versé aux joueurs.

Et, d’autre part, intelligem­ment, Gary Bettman et les joueurs ont négocié un protocole afin que les propriétai­res et les joueurs parviennen­t à amenuiser les pertes de revenus. Avec 24 équipes, dont les formations de Montréal, New York et Chicago, qui représente­nt trois des plus importants marchés de la ligue, on espère créer un intérêt particulie­r pour attirer les commandita­ires tout en encaissant l’argent des télédiffus­eurs. Du même coup, le manque à gagner qui, habituelle­ment, est comblé par les joueurs sera moins lourd à supporter.

Maintenant, sur le plan de la compétitio­n, j’aurais opté pour la formule actuelle, 16 formations qualifiées pour le tournoi de fin de saison, mais je comprends que, dans le contexte actuel, y a-t-il vraiment une formule parfaite ?

Non.

FORMULE INTÉRESSAN­TE

Le fait demeure que les intervenan­ts impliqués dans le dossier du protocole de retour au travail ont tout de même fait du très bon boulot. J’aime d’entrée de jeu la formule d’une série trois de cinq. Pourquoi pas une deuxième ronde trois de cinq?

Il y a deux éléments qu’on doit retenir : les joueurs auront l’impression d’amorcer une nouvelle saison et non de terminer une année marquée par un calendrier de 82 matchs. Également, toutes les équipes embarquero­nt dans l’aventure avec des effectifs en parfaite santé.

Et, Marc Bergevin a pu exposer la théorie qu’il défend depuis son arrivée à Montréal. « Il faut atteindre les séries, après, tout est permis. »

« Je ne veux pas mettre de pression sur Carey… », ne va pas plus loin, Marc, oui le Canadien pourrait… enfin.

Il y aura, effectivem­ent, des bouleverse­ments remettant en question l’analyse des effectifs des formations impliquées. Le nombre de points au classement ne tient plus… sauf pour déterminer les premières têtes de série. Et, encore là, cela n’élimine aucunement la possibilit­é de grandes surprises.

N’oublions pas qu’on repart à zéro…

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