Le Journal de Quebec

Une blessure toujours vive

Il y a 10 ans, Simon Gagné et les Flyers s’inclinaien­t en finale de la Coupe Stanley

- STÉPHANE CADORETTE

C’était en 2010, à une époque pas si lointaine où la fin du mois de mai rimait avec finale de la Coupe Stanley. Simon Gagné, à sa dixième saison avec les Flyers, tentait désespérém­ent de ramener le gros trophée à Philadelph­ie pour la première fois depuis 1975. Les Blackhawks de Chicago en ont décidé autrement et 10 ans plus tard, l’échec hante toujours l’ancien attaquant.

Les Flyers s’étaient qualifiés de peine et de misère pour le tournoi printanier avec une récolte de 88 points. Plusieurs les laissaient pour morts. Ils ont pourtant écarté les Devils du New Jersey en cinq matchs avant de réaliser un mémorable tour de force.

Tirant de l’arrière par 3-0 face aux Bruins de Boston, ils ont remporté quatre matchs de suite, le dos au mur, pour remporter la série. Dans l’histoire, seulement quatre clubs ont réussi l’exploit, en 190 tentatives.

« Il y a toujours une équipe qui surprend en séries et qui a des chances de tout gagner. On a commencé à y croire au septième match à Boston. À l’image de la série, on perdait cette partie 3-0 et on l’a finalement emporté 4-3. À partir de là, tout devenait possible », se rappelle-t-il.

Et qui avait inscrit le but victorieux en troisième période pour que la magie continue d’opérer pour les Flyers ? Nul autre que Simon Gagné.

TOUJOURS MAL

Les Flyers se sont ensuite rapidement débarrassé­s du Canadien avant de passer en grande finale. Tout près du but, ils ont rendu les armes au sixième match de la série, en prolongati­on.

« C’est rare les jours que je n’y pense pas. Juste d’en parler, ça me fait suer ! » lance le neuvième meilleur buteur dans l’histoire des Flyers.

« Je ne sais pas combien de fois j’ai revu le but de Patrick Kane en prolongati­on. J’étais sur la glace et ça fait encore mal. Tu travailles tellement fort, tu te sacrifies et tu passes proche de forcer un septième match, mais en fin de compte tu ressors avec rien. C’est tellement frustrant », poursuit-il.

UNE MISSION INACHEVÉE

Gagné n’a jamais pu achever sa mission puisqu’il passait au Lightning de Tampa Bay l’été suivant, avant de faire le saut chez les Kings de Los Angeles lors de la saison 2011-12.

C’est d’ailleurs avec les Kings qu’il a enfin pu mettre la main sur la Coupe Stanley, mais avec plusieurs années de recul, Gagné concède que la saveur de la conquête n’a jamais été aussi relevée qu’elle aurait pu l’être à Philadelph­ie.

« Ne pas avoir tout gagné à Philadelph­ie, c’est le seul regret de ma carrière. C’est un vrai marché de hockey, une vraie ville de sport. Les gars qui ont gagné la Coupe là-bas sont encore des dieux à Philly. J’ai beau l’avoir gagnée à Los Angeles après, ce n’est pas pareil. C’est juste un pansement pour que le bobo fasse moins mal », confie-t-il en toute franchise.

Simon Gagné, même s’il a par la suite déménagé à Tampa et Los Angeles, a toujours eu le sang orange. Il a connu quatre campagnes de plus de 30 buts avec les Flyers.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI ?? Simon Gagné a eu plusieurs occasions de célébrer au printemps 2010, mais le fait d’être passé si près de gagner la coupe Stanley avec les Flyers le bouleverse encore. Philadelph­ie s’était incliné en six matchs contre les Blackhawks de Chicago.
PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI Simon Gagné a eu plusieurs occasions de célébrer au printemps 2010, mais le fait d’être passé si près de gagner la coupe Stanley avec les Flyers le bouleverse encore. Philadelph­ie s’était incliné en six matchs contre les Blackhawks de Chicago.

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