André Boisclair au poste de police
Il a fait prendre ses empreintes digitales et sa photo relativement à son accusation d’agression sexuelle armée
Au lendemain du dépôt d’une accusation d’agression sexuelle armée, l’ex-politicien André Boisclair s’est présenté au poste de police hier, afin de faire prendre ses empreintes digitales et sa photo d’accusé.
Portant un masque couvrant son visage, l’ancien député du Parti québécois est arrivé au Centre opérationnel est de la police de Montréal hier dès l’ouverture à 8 h du matin. Entourée de journalistes, l’ancienne étoile montante de la politique n’a pas dit un mot, s’engouffrant d’un pas décidé à l’intérieur du bâtiment.
La veille, il avait causé une onde de choc lorsqu’un mandat d’arrestation visé a été lancé contre lui. Le document, signé par une juge, indiquait qu’il était accusé d’avoir agressé sexuellement une personne en se servant d’une arme, et d’avoir commis le crime avec la participation d’un tiers.
Les événements allégués seraient survenus à Montréal en janvier 2014, soit peu après la fin de son mandat de délégué général du Québec à New York. La victime alléguée n’est identifiée que par ses initiales, et on ignore pour le moment l’identité de la tierce personne.
Une arrestation pourrait toutefois avoir lieu bientôt, selon les informations obtenues par notre Bureau d’enquête.
Boisclair, 54 ans, est resté un peu plus de trois heures au poste de police. Il a été rencontré par les enquêteurs, mais on ignore s’il a fourni une déclaration. Questionné à sa sortie, il est resté muet, se contentant de lancer un « deux mètres » pour demander aux caméras de s’éloigner de lui.
30 MOIS POUR LE JUGER
Il était accompagné d’un homme, possiblement son avocat. Ce dernier n’a émis aucun commentaire avant que le duo ne parte à bord d’un VUS noir.
Cette étape maintenant franchie, Boisclair devra maintenant comparaître devant un juge de la Cour du Québec, à une date qui n’a pas encore été déterminée. On ignore donc quand aura lieu son procès, mais en vertu de l’arrêt Jordan sur les délais à la cour, la justice a au plus 30 mois pour le juger.
En attendant, l’ex-chef du PQ de 2005 à 2007 restera libre. S’il est déclaré coupable, il risque un maximum de 14 années d’incarcération, ainsi qu’une inscription au registre des délinquants sexuels. En plus d’être accusé au criminel, Boisclair a démissionné hier de son poste de PDG à l’institut de développement urbain du Québec, qu’il occupait depuis 2016.