Les plaisanciers ont enfin un plan de retour
Un avion d’air Canada pourra rapatrier les plaisanciers des Caraïbes le 6 juillet prochain
Après deux mois à naviguer entre les îles des Caraïbes, les plaisanciers québécois toujours sur place ont finalement une nouvelle option pour revenir chez eux.
De nature calme, le plaisancier Denis Bolduc a certainement bénéficié de cette qualité pour affronter les dernières semaines. Depuis la mi-mars, lorsque les frontières de la majorité des îles des Caraïbes ont fermé, le skipper navigue dans un no man’s land jusqu’à ce que sa situation soit régularisée il y a quelques jours.
Au plus fort de la crise, sans port d’attache et faute de meilleure option, le navigateur solitaire avait pris la décision d’aller rejoindre des amis plaisanciers qui se trouvaient à Union Island, à Saint-vincent et les Grenadines.
Sauf que M. Bolduc n’avait « pas de papiers » et craignait sans cesse d’être expulsé de la baie qui l’abritait par les garde-côtes.
Heureusement, « les douaniers passaient, mais ils n’ont jamais vraiment fait de vérification », raconte celui qui vivait quand même un stress. M. Bolduc qui souhaitait se rendre à Grenade est finalement resté deux mois dans la baie de l’île d’union, profitant des amis qui pouvaient se rendre à terre pour s’approvisionner.
PORT OUVERT
Ce n’est finalement qu’à la mi-mai qu’une association faisant le lien entre les plaisanciers et le gouvernement a permis la mise en place d’un protocole pour accueillir les voiliers. Une première fenêtre entre le 20 et le 22 mai s’est donc ouverte pour permettre aux plaisanciers de jeter l’ancre à Grenade en toute légalité.
Denis Bolduc a donc fait 10 heures de voile à l’aube le 20 mai pour se rendre à la marina de Saint-georges à temps. « Ils ont pris ma température, vérifié avec la liste d’enregistrement et placé un drapeau jaune de quarantaine sur le bateau », explique celui qui a pu accoster quelques minutes.
Le plaisancier devait ensuite se rendre dans une zone précise d’une baie délimitée par des points GPS. « Ils demandaient de prévoir le coup pour l’approvisionnement », explique le Montréalais.
RETOUR LE 6 JUILLET
Ce dernier est donc à l’ancre depuis maintenant 10 jours en compagnie d’une trentaine d’autres plaisanciers qui doivent faire une quarantaine de 14 jours. « Je me parle tout seul », dit en riant celui qui a bien hâte que son confinement finisse, mercredi prochain.
M. Bolduc, qui avait initialement un billet de retour pour le 1er mai, bénéficiera finalement de la reprise des vols commerciaux d’air Canada, qui a prévu un vol d’abord le 3 juillet pour le reporter au 6 juillet.
D’ici là, si tout se passe bien, M. Bolduc profitera du déconfinement pour aller voir des amis qui résident à Grenade avant de préparer son bateau pour la saison des ouragans.
Un autre skipper québécois, Séric, avec qui Le Journal s’était entretenu à la mi-avril, prévoit quant à lui se rendre à Grenade lors d’une autre fenêtre, soit entre le 10 et le 12 juin. Ce dernier a préféré rester à St-vincent et les Grenadines où il était en règle avec peu de restrictions.
Il a également un billet pour le vol prévu le 6 juillet. « Tout le monde essaye de prendre le premier vol, on a hâte de rentrer », confirme-t-il.