Démolition de l’église évitée… pour l’instant
Scandalisé, le diocèse de Québec conteste la décision
L’église du Très-saint-sacrement pourrait être sauvée de la démolition par la ministre de la Culture, qui est intervenue pour la protéger, mais le diocèse de Québec promet de se « battre de toutes ses forces » pour infirmer sa décision.
La ministre Nathalie Roy a signé un avis d’intention de classement pour préserver cette église quasi centenaire du chemin Sainte-foy, dont « l’intérêt patrimonial repose sur ses valeurs historique, artistique, architecturale et paysagère », a-t-elle annoncé hier.
Le conseiller municipal Yvon Bussières, qui s’est battu pour cette église, parle d’un « signal fort » envoyé par la ministre.
« Je suis très heureux. Il était minuit moins une. Comme élu, je suis porte-parole de mes citoyens qui voulaient, majoritairement, préserver cette église qui est le bâtiment le plus prestigieux dans SaintSacrement. C’est un bâtiment historique et emblématique pour le quartier », a-t-il commenté, au sujet de cette église qui a fermé ses portes en septembre 2019.
Dès que l’avis d’intention est signé par la ministre, elle jouit d’une protection immédiate, du moins temporairement, avant la signature définitive de l’avis de classement qui peut survenir d’ici un an.
UN « DANGER PUBLIC » ET UN « CITRON »
Toute personne peut cependant s’y opposer auprès du Conseil du patrimoine culturel du Québec, ce que compte faire le diocèse qui n’a jamais été consulté.
Cette église, mal en point, nécessite des investissements d’au moins 3 M$, en plus des frais d’entretien de 100 000 $ par an, selon l’évêque auxiliaire, Mgr Marc Pelchat.
« C’est un choc pour nous. L’église a été définitivement fermée au culte. C’est un danger public. C’est un beau monument massif, à l’extérieur, mais pour nous, ce n’est pas un monument historique. C’est un citron, elle tombe en ruines », lâche-t-il. « Qui va payer pour ça ? Pour faire quoi ? » s’interroge-t-il.
QUELLE VOCATION ?
Le comité SOS Saint-sacrement se réjouit de la décision de la ministre qui lui donnera le temps de « formuler un projet intéressant et viable qui va correspondre aux besoins de la communauté ».
Plus de 9000 personnes ont signé une pétition pour s’opposer à la démolition, craignant la construction d’une tour de condos.